Présidentielle au Burundi : la Ceni appelle à la patience après un scrutin marqué par des incidents

Au lendemain d’un scrutin marqué par plusieurs incidents, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) du Burundi a prévenu que la publication des résultats n’interviendrait pas avant le début de semaine prochaine, et appelé à la patience.

Des agents de la Ceni près de Gitega, montrent les urnes vides, avant le vote, lors des élections générales et de la présidentielle du 20 mai 2020 au Burundi. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

Des agents de la Ceni près de Gitega, montrent les urnes vides, avant le vote, lors des élections générales et de la présidentielle du 20 mai 2020 au Burundi. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

Publié le 21 mai 2020 Lecture : 2 minutes.

« Cela va prendre du temps ». S’adressant aux gens qui « s’impatientent en attendant le résultat des élections », Pierre-Claver Kazihise a indiqué qu’après la fermeture des bureaux de vote, mercredi après-midi, « il y a eu un comptage des voix au niveau des bureaux de vote et ce comptage est terminé », mais qu’il convenait d’attendre la publication des résultats officiels, lundi ou mardi prochain.

Réseaux sociaux inaccessibles

Évariste Ndayishimiye, candidat du CNDD-FDD à la présidentielle au Burundi, lors du vote le 20 mai 2020, à Giheta, dans la province de Gitega. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

Évariste Ndayishimiye, candidat du CNDD-FDD à la présidentielle au Burundi, lors du vote le 20 mai 2020, à Giheta, dans la province de Gitega. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

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« Les chiffres intermédiaires des bureaux de vote ne démontrent rien du tout, ce sont les résultats officiels proclamés après le comptage au niveau de la commune qu’il faut communiquer à la population »,  a-t-il insisté, mettant en garde contre les résultats publiés sur les réseaux sociaux – qui étaient, jeudi, toujours inaccessibles aux internautes burundais, sauf pour les utilisateurs ayant recours à un réseau virtuel privé (VPN).

Mercredi, 5,1 millions de Burundais étaient appelés aux urnes pour des élections générales et une présidentielle en vue de désigner le successeur de Pierre Nkurunziza, arrivé au pouvoir en 2005, qui a décidé de ne pas briguer un nouveau mandat.

Sept candidats sont en lice, dont les principaux sont le général Évariste Ndayishimiye, 52 ans, candidat du Conseil national pour la défense de la démocratie ‘CNDD-FDD, au pouvoir), et le chef de l’opposition et président du Conseil national pour la liberté (CNL), Agathon Rwasa, 56 ans.

Incidents et accusation de « tentatives de fraudes »

Agathon Rwasa, principal candidat de l'opposition burundaise à la présidentielle, lors du scrutin du 20 mai 2020. © Dorcas Nininahazwe/AP/SIPA

Agathon Rwasa, principal candidat de l'opposition burundaise à la présidentielle, lors du scrutin du 20 mai 2020. © Dorcas Nininahazwe/AP/SIPA

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Mercredi soir, à la fermeture des bureaux, la Commission électorale a estimé qu’il y avait eu « une forte participation », sans toutefois pouvoir encore fournir de chiffres. La journée de vote, qui s’est déroulée sans la participation de mission d’observation de l’ONU ou de l’Union africaine, le gouvernement les ayant rejetées, a été marquée par plusieurs incidents.

« À certains endroits, on a assisté à des bourrages d’urnes. Ailleurs les gens n’ont pas le droit de s’isoler pour voter et subissent des pressions pour voter pour le parti au pouvoir », a notamment affirmé Obed Ntakiyiruta, député et représentant du CNL à Rumonge, où il a dénonce « un véritable hold-up électoral ». « Depuis ce matin, au moins 40% (des observateurs du CNL) qui étaient en train de superviser les élections ont été chassés des bureaux de vote », a-t-il affirmé.

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Pierre Nkurikiye, le porte-parole du ministère burundais de la Sécurité publique, a  de son côté affirmé aux médias locaux qu’aucun « incident sécuritaire » n’avait été signalé. « La population est venue voter massivement très tôt ce matin. Ils ont voté dans le calme et la sérénité », a-t-il souligné. Il a toutefois reconnu qu’un certain nombre de membres du CNL avaient été arrêtés, les accusant d’être responsables de « quelques incidents mineurs », dont « des tentatives de fraudes » qu’il a mis à l’actif de ce seul parti.

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