Du Grand Satan au Grand Frère
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Par l’intermédiaire de Seïf el-Islam, son fils, Mouammar Kadhafi vient de proposer aux États-Unis de tourner définitivement la page du « terrorisme libyen » des années soixante-dix et quatre-vingt. « Nous ne considérons plus votre pays comme le Grand Satan, mais comme un Grand Frère, et reconnaissons le rôle particulier que lui confère son statut de superpuissance », écrit Kadhafi Jr. dans un texte adressé à Chas W. Freeman Jr., l’ancien secrétaire adjoint à la Défense (1993-1994), qui préside aujourd’hui le Middle East Policy Council, un cabinet de lobbying spécialisé dans le Moyen-Orient. Soulignant que, depuis 1990, « aucune action terroriste n’a été imputée à la Libye », Seïf el-Islam annonce la création d’un Fonds de la paix doté d’un capital de 2,7 milliards de dollars. Son but : indemniser l’ensemble des familles des victimes des attentats attribués à son pays, notamment ceux de Lockerbie (270 morts) en 1988, et de Berlin-Ouest, en 1986 (3 morts et plus de 230 blessés).
Le 11 mars, à Londres, un projet d’accord a été conclu entre William Burns, le secrétaire d’État adjoint, et des représentants libyens. Selon Seïf el-Islam, son pays reconnaît l’implication de plusieurs de ses ressortissants, mais non celle de l’État. Cette « responsabilité civile » ayant néanmoins un prix, Kadhafi a versé une « importante contribution » au Fonds de la paix, auquel participent également diverses entreprises libyennes et américaines désireuses de rétablir une coopération économique normale entre les deux pays.
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