« Dis-moi ce que tu manges… »
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Le délire sécuritaire de l’administration Bush ne semble plus avoir de limites. Depuis le 5 mars, les compagnies aériennes européennes doivent livrer aux douanes américaines certaines informations personnelles sur les passagers qu’elles transportent : numéro de la carte de crédit, état de
santé, préférences alimentaires (qui peuvent déterminer l’appartenance religieuse). Les douanes, qui
pouvaient déjà récupérer les nom, prénom et adresse des passagers en partance pour les États- Unis, peuvent désormais piocher directement les
informations dans le fichier des compagnies aériennes. Et ce, en vertu d’un accord passé, début mars, entre l’Union européenne (UE) et les autorités
américaines. Scandalisés par cette décision pour laquelle ils n’ont pas été consultés, des députés européens socialistes, libéraux, Verts et communistes ont déposé, le 12 mars, devant le Parlement de l’UE, une proposition de résolution réclamant
la suspension de cet accord. Le lendemain, l’Assemblée des Quinze adoptait par 414 voix contre 44 cette résolution et dénonçait une « violation
de la directive européenne sur la protection des données personnelles ». Les eurodéputés envisagent également de saisir la Cour de justice.
En attendant, les douanes américaines se sont engagées à ne pas utiliser de données concernant la race et la religion des voyageurs, et à ne pas laisser d’autres agences fédérales consulter ces informations, sauf dans le cadre de la lutte antiterroriste. Nous voilà rassurés.
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