Crédits et garanties d’État : les détails du plan de relance marocain

Au Maroc, une série de mécanismes est en cours de déploiement pour impulser la relance économique. Tour d’horizon.

Rabat, le 15 avril 2020. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Rabat, le 15 avril 2020. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Publié le 22 mai 2020 Lecture : 2 minutes.

Depuis le début de la crise liée au coronavirus, 17 600 entreprises marocaines ont pu bénéficier de « Damane Oxygène » – le nouveau produit mis en place par la Caisse centrale de garantie (CCG) – qui leur a permis d’emprunter 9,5 milliards de dirhams (872 millions d’euros) pour faire face à la dégradation de leur trésorerie.

En outre, 950 000 salariés, issus de 134 000 entreprises, sont en arrêt provisoire de travail depuis avril dernier, et ont reçu le 13 mai 2 000 dirhams d’indemnités. Enfin, la première campagne en faveur des acteurs du secteur informel a touché 4,1 millions de ménages, et un deuxième volet de l’opération a concerné 3 millions de ménages. Près de 150 000 ménages devraient encore être aidés.

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Tels sont les chiffres révélés le 21 mai par le Comité de veille économique (CVE), qui a donné un premier bilan des mesures adoptées par le royaume pour faire face à la crise.

Crédits à 4 %

La réunion, présidée par Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie et des Finances, a également tracé le contour du plan de relance. Celui-ci, qui devrait être mis en place dès le second semestre 2020, couvrira toutes les entreprises affectées par la pandémie, qu’elles soient publiques ou privées, leur permettant de s’endetter à un taux d’intérêt maximum de 4 % (2 points de plus que le taux directeur) pour financer leur fonds de roulement. Le remboursement pourra s’étaler sur une période de sept ans, avec un délai de grâce deux ans.

Les banques et la Caisse centrale de garantie ont également lancé « relance TPE », une garantie de l’État (à hauteur de 95 %) dédiée notamment aux commerces et aux artisans qui réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 10 millions de dirhams. Ces petites structures pourront obtenir un crédit allant jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires annuel.

Le pendant de cette garantie destiné aux sociétés plus importantes (plus de 10 millions de dirhams de chiffre d’affaires), baptisé « Damane Relance », couvrira 80 % à 90 % des crédits accordés pour la relance de leur activité, dans la limite d’un mois et demi de chiffre d’affaires pour les entreprises industrielles et d’un mois de chiffre d’affaires pour les autres.

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Réduire le circuit de paiement des TPME

Le CVE compte également raccourcir les délais de paiements des TPME par les établissements et entreprises publics, à qui il est demandé d’établir une liste détaillée des entreprises créancières devant être payées. L’État se portera ensuite garant pour ces entités publiques puissent lever un emprunt dédié exclusivement au paiement des ces factures. Pour réduire le circuit, les banques se chargeront elles-mêmes de payer les entreprises concernées sur la base de la liste.

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Par ailleurs, la CGEM a présenté des pistes de réflexion pour la relance de l’économie, plaidant pour une stimulation de la demande locale. Des pistes que Mohammed Benchaâboun a promis d’approfondir dans le cadre du projet de loi de finances rectificative, qui aura pour but « à la fois d’accompagner le redémarrage progressif de l’activité des différents secteurs de l’économie nationale et de créer les conditions propices pour une relance économique vigoureuse », explique le CVE dans sa communication.

Enfin, le CVE a mis en garde contre un relâchement des mesures sanitaires de le cadre de la course à la relance de l’activité économique. « Les acteurs économiques devront veiller au strict respect des mesures barrière et des conditions de sécurité déclinées dans les guides de la CGEM et des fédérations sectorielles », rappelle-t-il.

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