Privatiser Telkom coûte que coûte

Publié le 18 février 2003 Lecture : 1 minute.

En Afrique du Sud, les prochaines semaines s’annoncent mouvementées. Le 4 mars, un quart du capital de la compagnie nationale de télécommunications Telkom sera mis en vente. Après deux ans de faux départs et de promesses non tenues, Jeff Radebe, le ministre des Entreprises publiques, l’a assuré : cette fois, il n’y aura pas de « retour en arrière ». Peu importe la menace d’une guerre en Irak ou la morosité des marchés financiers, Jeff Radebe est décidé à voir Telkom bientôt cotée aux Bourses de New York et de Johannesburg.

Les prix, bien sûr, devront être révisés à la baisse. Il y a deux ans, les 139 millions d’actions proposées auraient pu atteindre quatre fois la somme des 4,6 milliards à 5,7 milliards de rands (500 millions à 620 millions d’euros) aujourd’hui espérés. Et pourtant, l’opération mérite toujours d’être menée. Le président Thabo Mbeki veut en effet prouver aux investisseurs qu’il va bien privatiser certaines entreprises publiques en dépit de l’opposition de ses alliés traditionnels, les syndicats. D’autant qu’il y a une forte demande d’actions de la part de la majorité noire ; demande qu’il serait bon de satisfaire : près d’un million et demi de personnes ont, en effet, manifesté un intérêt, toutes attirées par la remise de 20 % à laquelle seuls les non-Blancs ont droit. Du côté du gouvernement, il y a donc un avantage politique à mener à bien l’opération, et ce avant les élections de l’année prochaine.

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L’État devrait ensuite garder une part du capital de la compagnie pendant au moins deux ans. Mais d’autres projets de vente sont déjà à l’étude, tant pour renflouer les caisses publiques que pour améliorer le bon fonctionnement d’une économie aux performances médiocres. Car, jusqu’à présent, le programme de privatisations n’a pas été un franc succès et a surtout soulevé des questions quant à la réalité de l’engagement du gouvernement : de 1997 à 2001, ledit programme n’a rapporté que 19 milliards de rands (2 milliards d’euros).

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