Plus qu’une langue à défendre
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La Francophonie politique a définitivement pris ses marques avec l’élection de Boutros Boutros-Ghali au poste de secrétaire général, en novembre 1997, à Hanoi. Le sommet de Beyrouth d’octobre 2002 ainsi que l’élection d’Abdou Diouf, ancien président sénégalais, ont réaffirmé le rôle politique de l’organisation. En six ans, elle a appris à parler au nom de cette vaste communauté linguistique de cinquante et un États et gouvernements membres. Ceux du Nord – la France, le Canada, la Suisse, le Québec et la Communauté française de Belgique – tout comme ceux du Sud comptent désormais sur elle pour mieux faire entendre leurs voix. Ils verraient bien l’OIF s’impliquer davantage dans la résolution des crises politiques, comme elle le fait dans le conflit ivoirien.
Pour jouer ce rôle, chacun est prêt à y aller de sa contribution. Ainsi, début 2003, la France a-t-elle mobilisé près de 20 millions d’euros supplémentaires pour l’OIF, dont quelque 4 millions destinés au secrétariat général. Cet appui financier devrait servir, entre autres, aux efforts de paix, à la promotion des droits de l’homme et à l’avancée de la démocratie. Le coup de pouce de Paris servira aussi à défendre la langue française dans les organisations internationales (notamment au sein de l’Union européenne), qui bénéficie, à travers l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, d’une rallonge de 3 millions d’euros. À l’arrivée, le sentiment que, peu à peu, tout le monde prend conscience que la Francophonie s’est décidée à se donner les moyens de sa politique. Diplomatique, s’entend.
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