Papi, l’art sans limites

Le Sénégalo-Mauritanien Papi est un artiste et entrepreneur multicartes, à la fois plasticien, styliste et même créateur de contenus.

L’artiste sénégalo-mauritanien Papi. © Nuits Balnéaires

L’artiste sénégalo-mauritanien Papi. © Nuits Balnéaires

KATIA TOURE_perso

Publié le 27 mai 2020 Lecture : 3 minutes.

À 30 ans, Papi fascine autant qu’il inspire. Installé à Dakar depuis 2013, ce Sénégalo-Mauritanien natif de Bamako est diplômé de l’Académie militaire de New York et des Beaux-Arts du Connecticut. Connu comme artiste peintre et directeur artistique, il s’illustre aussi en tant que sculpteur, dessinateur, créateur de mode, photographe et chef d’entreprise – entre autres activités faisant la part belle à la création visuelle, tant organique que digitale.

« Je suis un artiste tout court », répond d’emblée le jeune homme qui, comme nombre de ses pairs, refuse d’être mis en boîte(s). Il tempère : « Disons que je suis un artiste très attaché à tout ce qui est visuel. Pour moi, il ne s’agit pas d’une profession mais d’une façon de fonctionner. »

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Ce qui réussit largement à ce créateur indépendant à qui moult galeries, tant sur le continent qu’ailleurs sur la planète, font les yeux doux. Il compte déjà une belle brochette de collectionneurs attachés à ses œuvres, parmi lesquels le roi du Maroc, Mohammed VI. « Je n’aime pas forcément en parler. Ce n’était pas une information destinée à être divulguée. Mais c’est sans doute une façon pour les autres de me situer. »

Sculptures et prêt-à-porter

Outre ses toiles à l’huile ou à l’aquarelle, aux couleurs très souvent froides mêlées à l’or et à la terre – avec l’humain au cœur –, ses sculptures et ses créations digitales, Papi est depuis cinq ans à la tête de la marque de prêt-à-porter mixte Mwami, qui comprend une demi-douzaine de collections, sans compter les capsules – confectionnées au Sénégal, sauf une en Côte d’Ivoire –, disponibles en ligne avant l’ouverture d’une boutique physique.

« La création de Mwami a été comme une suite logique au monde que je me suis créé. Le produit textile fait partie du quotidien. J’ai voulu faire rimer mon énergie, mon essence, avec un certain art de vivre. L’idée était d’imaginer des vêtements capables d’habiller diverses identités. »

https://www.instagram.com/p/B_Vt_OHH5vU/

Le réflexe de créer pour, ensuite, pouvoir commercialiser

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S’il n’y aucun mystère sur les prix de ses créations textiles, qui s’échelonnent de 100 à 1 200 dollars, on ne connaîtra pas le prix de ses œuvres plastiques, ou même le chiffre d’affaires de ses diverses entreprises.

Serial entrepreneur

La société Lives d’abord, montée en 2015 avec son amie et partenaire Mamy Tall, qui allie mise en avant de la production artistique de plusieurs capitales africaines à un volet touristique.

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Ensuite, la naissance de plateformes, sur les réseaux sociaux, telles que DakarLives, MoroccoLives, LomeLives, ConakryLives, BamakoLives ou, plus récemment, AbidjanLives (350 000 abonnés au total sur Instagram), est couplée au lancement d’un hub autour des industries créatives et culturelles. « Nous avions prévu d’organiser cette année notre premier festival à l’occasion de la Biennale de Dakar, mais la crise du coronavirus nous a contraints à considérer d’abord le démarrage prochain d’un festival virtuel. » Au programme : expositions, concerts, talks ou performances autour d’artistes et créateurs de ces capitales africaines mais aussi de la diaspora.

Papi a également fondé L’Artreprise, en 2018, sa propre agence de création de contenu pour divers prestataires. Il commercialise en outre sa propre image, sous le nom de L’Artrepreneur (dont le compte est suivi par plus de 20 000 personnes sur Instagram). Raison pour laquelle il n’est pas rare de voir ce serial entrepreneur prendre la pose pour des shootings destinés aux marques ici et là. « Cela a toujours été un réflexe de créer pour, ensuite, pouvoir commercialiser. »

Il faut dire qu’à l’adolescence, quand il vivait au Kenya, Papi vendait déjà ses œuvres. Entouré par une équipe d’une dizaine de personnes, il incarne l’élan d’une nouvelle génération de créateurs africains bien décidés à explorer l’ensemble de leurs capacités, sans aucune limite.

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