Brussels Airlines de retour sur le continent africain en juin
L’Afrique représente plus de 80 % du réseau long-courrier de la compagnie belge et le point d’ancrage du groupe Lufthansa sur le continent.
Brussels Airlines reprendra ses activités, à l’arrêt depuis le 21 mars, le 15 juin prochain. Mais c’est à partir du 22 juin que la compagnie belge prévoit se rendre à nouveau en Afrique, à Kinshasa, l’une de ses lignes phares, très attendue par la diaspora congolaise de Belgique, ainsi qu’à Dakar et à Banjul, sous réserve des autorisations gouvernementales [MAJ : le gouvernement sénégalais a depuis fait savoir que la fermeture de son espace aérien serait prolongée au moins jusqu’au 30 juin]. Il faut dire que les lignes africaines représentent plus de 80 % du réseau long-courrier de Brussels Airlines, un tiers de son chiffre d’affaires et la véritable porte d’entrée de sa maison mère, Lufthansa, sur le continent.
Il lui aura fallu d’abord remettre sur pied son offre et retrouver un peu de trafic sur son réseau européen, qui alimente ses vols africains depuis son hub de Bruxelles. Ses vols vers l’Afrique partiront l’après-midi durant cette période de reprise, et non plus le matin, pour pouvoir attendre le plus de passagers de son réseau européen, où les capacités ne seront jusqu’à fin août qu’à 30 % de leur niveau habituel. En raison des nouvelles mesures sanitaires et réglementaires, les embarquements prendront aussi plus de temps.
Reprenant au fur et à mesure ses fréquences sur 13 de ses 17 dessertes africaines, elle pourrait desservir d’autres capitales (Abidjan, où elle effectuera le plus de rotations, Lomé, Monrovia, Cotonou, Accra, Douala, Yaoundé, Kigali, Entebbe) courant juillet, et enfin Bujumbura au mois d’août.
Reprise a minima
Pour la compagnie, née il y a presque vingt ans des cendres de la mythique Sabena, revivifier son réseau ne s’avère pas une tâche des plus faciles. Tous les vols du transporteur vers l’Afrique font habituellement plusieurs escales. Un moyen pour lui de remplir ses cabines et rentabiliser ses opérations. « Il y a peu de dessertes directes qui offriraient des volumes suffisants au départ de Bruxelles », souligne-t-on au siège bruxellois.
Il y aura des vols où il n’y aura pas d’arrêt de nuit comme auparavant pour les personnels, pour des raisons sanitaires
Mais il lui faut attendre actuellement le feu vert des autorités locales pour pouvoir réinitialiser ses double-touchers. Comment rouvrir Kigali si Entebbe reste fermé ?
Alors qu’elle imposera le port du masque à ses équipages et à ses passagers, elle devra aussi procéder à la désinfection de ses appareils avant chaque départ. Une démarche qui prend du temps et qui nécessitera peut-être aux passagers qui attendaient jusque-là dans l’avion de sortir. « Il y aura des vols où il n’y aura pas d’arrêt de nuit comme auparavant pour les personnels, pour des raisons sanitaires », indique la compagnie qui discute actuellement de la suppression d’un millier d’emplois et la réduction de 30 % de sa flotte.
Malgré le probable soutien de l’État belge (en cours de discussions) et celui, déjà annoncé, du groupe Lufthansa, la compagnie, qui a dégagé un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros en 2018, n’exploitera jusqu’à fin août que 40 % de ses capacités de l’avant-Covid 19 sur le long-courrier. Brussel Airlines espère atteindre les 50 % d’ici à la fin 2020 et 75 % en 2021. Un retour à la normale pour le secteur aérien n’est attendu que pour 2023.
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