« La libéralisation de la filière de l’arachide sera poursuivie. »

Publié le 18 février 2003 Lecture : 2 minutes.

J.A./L’INTELLIGENT : L’opposition trouve que votre discours de politique générale du 3 février n’est qu’un chapelet de bonnes intentions sans propositions concrètes…

IDRISSA SECK : Je réponds à l’opposition que le temps est seul juge. J’ai déjà entrepris de rencontrer toutes les couches sociales de ce pays et de discuter avec elles. J’engagerai ensuite mon action.

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Vous avez annoncé l’indemnisation des familles des victimes du Joola. Qu’en est-il au juste ?

Nous sommes en train d’accélérer le processus, mais il y a un certain nombre de difficultés juridiques, liées notamment au nombre de victimes, à leur nationalité, à des questions d’ordre technique, qu’il faudra régler avant de parler d’indemnisation.

Le remboursement des bons des paysans ne rencontre pas, lui, d’obstacles…

À ce jour, tous les paysans qui détenaient des bons ont perçu leur dû. Je dois d’ailleurs souligner que l’État prend en charge ces dettes uniquement pour soulager les agriculteurs, car les débiteurs sont des intermédiaires privés. Nous comptons cependant les contraindre à s’acquitter de leurs obligations. À l’avenir, les agriculteurs ne vendront leurs récoltes que cash. Cela étant, nous poursuivrons le processus de privatisation de la filière arachidière, car je continue à penser qu’un État n’a pas à s’occuper de la vente ou de l’achat d’arachide. Ce qui ne veut pas dire que mon gouvernement va sacrifier le monde paysan.

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À vous entendre, on a l’impression que le président Wade vient enfin de trouver son Premier ministre ?

Si vous le dites parce que mes prédécesseurs – Moustapha Niasse et Mame Madior Boye – n’appartenaient pas au Parti démocratique sénégalais [PDS], c’est vrai. J’ai l’avantage d’avoir avec Wade une relation très ancienne, qui n’est pas dictée par des circonstances électorales. Il n’y a pas de place entre nous pour une feuille de papier à cigarette. Le président n’a pas besoin de m’expliquer les choses trop longtemps pour que je comprenne.

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Vous êtes maire de la ville de Thiès, numéro deux du PDS et, depuis le 4 novembre, Premier ministre. Vous n’en faites pas un peu trop ?

Pas du tout. Dans certaines démocraties, notamment dans les pays anglo-saxons, on ne nomme quelqu’un à un poste ministériel que s’il a été élu auparavant, que s’il possède déjà une base politique. Mais c’est le président Wade qui choisit qui il veut au poste qu’il souhaite. Les gens se font beaucoup d’illusions sur l’influence que j’aurais sur le président. Ils pensent qu’il fait tout ce que je lui conseille. Las ! Il lui arrive d’opposer un refus catégorique à certaines de mes demandes.

Pensez-vous que Wade pourra mener de front tous les chantiers qu’il a ouverts à l’intérieur comme à l’extérieur du pays ?

Au Sénégal, le président Wade a défini les projets de son septennat et je mobiliserai tout le gouvernement pour les faire aboutir. À l’extérieur aussi, nous comptons être présents sur un certain nombre de fronts, par devoir et par conviction. Parce que nous appartenons à des ensemble sous-régionaux, régionaux, on ne peut pas prôner le Nepad et ne pas se soucier de ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Et s’il y a une crise en Asie, nous la ressentons directement, car le riz que nous consommons en grande quantité vient de cette partie du monde.

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