Grâce aux seuls Saoudiens

Publié le 18 février 2003 Lecture : 2 minutes.

Les tensions entre Alger et Rabat ont, de tout temps, provoqué des médiations ou des missions de bons offices.Toutes ont échoué. Seuls les Al Saoud, notamment le roi Fahd, ont réussi à obtenir ce qui semblait, alors, impossible : réunir Hassan II et Chadli Bendjedid. C’était en 1987, à Zoudj Bghal, poste frontalier à équidistance entre Maghnia l’algérienne et Oujda la marocaine. À l’issue de cette rencontre, les deux gouvernements ont décidé de rétablir les relations diplomatiques, rompues en 1976. C’est de ce réchauffement et de la décision du souverain marocain et du président algérien de « mettre entre parenthèses » le dossier du Sahara occidental qu’a pu voir le jour, à Marrakech, un matin de février 1989, l’Union du Maghreb arabe. Mais ce ne fut qu’un feu de paille, et les rapports entre Alger et Rabat se dégradèrent à nouveau.
Toutes les bonnes volontés, qu’elles soient françaises ou américaines, tunisiennes ou égyptiennes, qu’elles aient exercé un chantage affectif ou des pressions financières, ont échoué à rapprocher les deux capitales. Seuls les Saoudiens ont persévéré et persévèrent encore. Tout responsable algérien de passage à Riyad est interpellé sur la question du Sahara. Précision utile : comme Jacques Chirac, qui appelle le Sahara occidental « les provinces du Sud, pour reprendre la formule de mon ami Mohammed VI », les Saoudiens ne font pas mystère de leur soutien à la « marocanité » du Sahara. Il y a quelques années, le prince héritier Abdallah Ibn Abdelaziz a proposé aux Algériens 1 milliard de dollars sur sa cagnotte personnelle contre la fin de leur soutien au Polisario. Refus poli des Algériens. Cela ne l’a pas empêché de revenir à la charge à chaque rencontre avec un officiel algérien.
Le 27 janvier 2003, le tarmac de l’aéroport Houari-Boumedienne a accueilli un Falcon portant le sigle de la maison royale saoudienne. À son bord, Sultan Ibn Abdelaziz, numéro trois de la dynastie, venant du Maroc, où il possède de nombreux palais. À Alger, le prince a été reçu avec tous les honneurs, un dîner officiel étant offert par le chef de l’État. De là à penser que Sultan était pour quelque chose dans le voyage de Belkhadem au Maroc…

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