Orange cède sa filiale en Ouganda à Africell
L’opérateur télécoms Orange a signé un accord avec Africell pour la cession de sa participation dans Orange Ouganda. Le groupe français s’était implanté dans le pays en 2008.
Orange va-t-il raccrocher en Afrique ? La question posée en décembre dernier par Jeune Afrique revient au coeur de l’actualité avec la cession de Orange Ouganda à Africell Holding, annoncée par le groupe français le 19 mai.
Dans son communiqué, Orange rappelle que cette transaction – dont le montant n’a pas été divulgué – s’inscrit dans « une stratégie d’optimisation [de son] portefeuille d’actifs ». Le groupe de télécoms s’empresse toutefois d’ajouter que « l’Afrique et le Moyen-Orient restent une priorité stratégique ».
Réévaluation
Quoi qu’il en soit, la cession de cette filiale en difficulté (-15,4% d’abonnés perdus entre 2011 et 2013) dans un pays où le secteur télécoms est morcelé entre cinq opérateurs, confirme que l’opérateur français, longtemps à l’offensive sur le continent, a clairement entamé une réévaluation de ses positions africaines. Et surtout qu’il n’est pas fermé à l’idée de se débarrasser de ses filiales les moins rentables. Orange Kenya, qui a vu le nombre de ses utilisateurs fondre de 22,3% entre 2011 et 2013, et qui ne devrait pas réaliser de bénéfices avant 2016 pourrait la prochaine filiale dans la ligne de mire.
Lire aussi :
Et si Orange raccrochait en Afrique ?
Orange : rentabilité en baisse, y compris en Afrique
Orange Money passe le cap des 10 millions d’utilisateurs
Télécoms : la RD Congo compte un sixième opérateur
Le départ du géant français ne semble pas – loin de là – avoir douché l’enthousiasme du nouvel acquéreur. Dans son communiqué, Africell, par la voix de son directeur des opérations, Elias Arwadi, se dit « confiant de pouvoir redresser rapidement la situation » du 3e opérateur télécoms de l’Ouganda (avec une base de 620 000 clients).
Parts de marché
« Notre modèle d’exploitation a prouvé que nous sommes en mesure d’offrir une proposition suffisamment intéressante aux consommateurs ougandais pour pouvoir gagner rapidement en parts de marché et rendre l’opérateur rentable », a-t-il ajouté.
« L’Ouganda, avec une population de plus de 37 millions d’habitants et un taux de pénétration mobile de 50% correspond tout à fait aux critères que nous avions fixés en Afrique, qui consiste à viser les marchés à fort potentiel et à forte croissance », a indiqué pour sa part Ziad Dalloul, PDG du Groupe Africell.
Déjà présent en Gambie, en Sierra Leone et en RD Congo, Africell compte actuellement 9 millions d’abonnés actifs en Afrique. Le groupe espère atteindre la barre des 11 millions d’abonnés d’ici à la fin 2014 et espère toujours, selon son communiqué, accroître son portefeuille d’une nouvelle implantation en Afrique occidentale, centrale ou orientale, avant la fin 2015.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan