La BAD approuve une enquête indépendante au sujet d’Adesina

Le bureau du Conseil des gouverneurs a donné suite à l’appel de Washington en approuvant une nouvelle enquête sur la gestion de son président, Akinwumi Adesina.

Adesina Adesina, le 22 février 2018, en Virginie, aux États-Unis, lors du 94e Forum sur les perspectives d’avenir de l’agriculture du ministère américain de l’Agriculture. © AFDB Group

Adesina Adesina, le 22 février 2018, en Virginie, aux États-Unis, lors du 94e Forum sur les perspectives d’avenir de l’agriculture du ministère américain de l’Agriculture. © AFDB Group

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Publié le 27 mai 2020 Lecture : 2 minutes.

Réuni le 26 mai en soirée, le bureau du Conseil des gouverneurs, instance supervisant le comité d’éthique de la Banque africaine de développement, a approuvé le lancement d’une enquête indépendante suite aux allégations de lanceurs d’alertes concernant la gouvernance d’Akinwumi Adesina, son président.

Requête américaine

La décision du bureau du conseil des gouverneurs fait suite à une requête de l’administration américaine, par la voix du secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, qui dans un courrier le 22 mai avait requis une analyse indépendante des récriminations et allégation des lanceurs d’alerte.

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L’administration américaine se disait réservée quant au processus ayant conduit le 5 mai le comité d’éthique à rejeter les accusations des lanceurs d’alerte, jugées « non fondées », « non corroborées » ou « non étayées ».

Dans la foulée, la ministre ivoirienne du Développement, Kaba Nialé avait jugé que les conclusions du comité d’éthique disculpait Akinwumi Adesina et proposait aux gouverneurs « d’adopter les conclusions de l’enquête en déclarant le président entièrement exonéré de toutes les allégations formulées à son encontre ».

Kaba Nialé préside le bureau du conseil des gouverneurs, dont la composition est tournante et dont font partie deux autres représentants des actionnaires de la banque : l’Argentine et la Namibie. Statutairement, cette instance est seule compétente « pour décider, en dernier ressort, s’il y a lieu ou non de donner suite à toute plainte ou dénonciation relative à la violation par le Président des dispositions du Code de conduite ».

La recommandation d’il y a quelques semaines de la dirigeante ivoirienne n’a de toute évidence pas remporté l’unanimité au sein de cette instance.

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Suspicions à trois mois des élections

La décision du conseil des gouverneurs, dans la foulée du courrier de l’administration américaine, pourrait renforcer, parmi les défenseurs d’Adesina, la suspicion d’une volonté américaine de torpiller les chances du patron de la BAD d’être reconduit à cette fonction  lors des élections, reportées à la fin août 2020.

Un courrier du cabinet d’avocats américain Hughes Hubbard & Reed LLP, adressé début février au président du comité d’éthique, avertissait ce dernier du besoin d’une enquête indépendante – qu’il se proposait de « conseiller » -, conformément « aux meilleures pratiques généralement acceptées pour la conduite d’enquêtes internes en réponse à des plaintes de dénonciateurs hautement confidentielles ».

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Dans leur courrier, les avocats du cabinet rappelaient avoir échangé au préalable avec Steven Dowd, l’administrateur américain à la BAD, dont le nom a souvent été évoqué récemment – sans aucune preuve formelle – comme l’un des artisans de la fronde contre Akinwumi Adesina.

Dans un communiqué publié ce mercredi 27 mai, le président de la BAD s’est dit « convaincu que des processus équitables, transparents et justes, qui respectent les règles, procédures et systèmes de gouvernance, ainsi que l’État de droit, prouveront en fin de compte que je n’ai jamais enfreint le code d’éthique de cette institution extraordinaire ».

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