Comment Moulay Hafid Elalamy amorce la mutation industrielle et digitale du Maroc
Alors que le royaume tourne la page de la crise sanitaire, Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l’Industrie, mise sur une relance capitalisant sur les acquis, notamment technologiques, développés pendant le confinement. Rencontre.
En ce moment, Moulay Hafid Elalamy (MHE) a une obsession et une seule : réussir la relance des activités économiques dans des conditions sanitaires adéquates. Depuis quelques semaines déjà, des commissions composées de représentants du ministère qu’il pilote et des autorités locales font le tour des unités industrielles et commerciales ainsi que des sites de l’offshoring. Objectif : contrôler l’application des mesures de prévention contre le Covid-19.
Jusque-là, 2039 sites ont été visités, dont 174 ont été contrôlés à trois reprises, et neuf unités ont été arrêtées provisoirement. « Dès qu’un cas est identifié, la commission procède à l’arrêt provisoire du site affecté et tout le personnel est soumis à un test. Les résultats obtenus déterminent, ensuite, quand et comment le site peut reprendre », explique à Jeune Afrique le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie numérique. Tout comme d’autres responsables, Elalamy veut éviter au pays une seconde vague de contamination qui réduirait à néant l’effort de prévention déployé depuis l’apparition du virus.
Ses efforts concernent en premier lieu les services administratifs mêmes du ministère. Une fois l’état d’urgence sanitaire décrété, une grande partie de ces derniers ont été réorganisés pour privilégier le télétravail et renforcer les mesures barrière chez les collaborateurs dont la présence au siège était indispensable : prise de température à l’entrée, mise à disposition de gel hydroalcoolique dans les locaux, désinfection régulière des espaces communs…
Le ministre veut voir ces gestes se perpétuer après la sortie du confinement, dans son ministère comme dans les unités industrielles ou les plateaux des centres d’appels, qui risquent de devenir des clusters du coronavirus. Au-delà de ces fondamentaux pour la préservation de la santé des employés, MHE cherche surtout à maintenir le dynamisme et la réactivité observés pendant cette période, qui ont permis au royaume d’amorcer une sérieuse mutation industrielle et digitale. Il suffit de regarder en arrière pour prendre conscience du chemin parcouru.
Assurer les besoins locaux
Durant les premières semaines du mois de mars, les rayons des pharmacies ont été pris d’assaut. La psychose collective a conduit les Marocains à faire des réserves non seulement de médicaments en tout genre, mais aussi de masques et de gel hydroalcoolique, deux produits de protection que le pays ne fabriquait pas encore. La Société de transformation de mélasse du Gharb, seule usine marocaine d’éthanol, à l’arrêt depuis des années à la suite d’un incendie, renaquit de ses cendres en un temps record.
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