Sarkozy globe-trotter

Publié le 17 janvier 2005 Lecture : 2 minutes.

Sauf sur le projet de Constitution européenne, qui sera soumis à référendum au mois de juin, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ne sont d’accord sur à peu près rien. Et surtout pas sur la politique étrangère. Nouveau patron de l’UMP et candidat quasi déclaré à l’élection présidentielle de 2007, le second ne rate pas une occasion de prendre le contre-pied d’une diplomatie française pas vraiment flamboyante depuis que le discret Michel Barnier en a pris les rênes.

Au mois d’octobre, dans la foulée du sommet du G7, Sarkozy a multiplié les contacts de haut niveau à New York et à Washington (où il a notamment rencontré Colin Powell), histoire de se démarquer ostensiblement du multilatéralisme chiraquien et, surtout, de prendre date : s’il accède un jour à l’Élysée, un infléchissement proaméricain de la politique française est à prévoir. L’administration Bush a manifestement reçu le message cinq sur cinq.
S’étant opportunément découvert un ancêtre juif – et l’avoir fait savoir -, le président de l’UMP s’est ensuite, au mois de décembre, rendu en Israël, où la politique arabe de la France n’est pas vraiment en odeur de sainteté. Le Premier ministre Ariel Sharon a déroulé pour lui le tapis rouge, hommage exceptionnel pour le chef d’un parti étranger.
Hostile à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne – comme la majorité des membres de l’UMP et des Français dans leur ensemble -, Sarkozy s’est, sur ce point, frontalement opposé à Chirac, champion bien isolé de la cause d’Ankara. « La construction de l’Europe ne peut se faire à contre-courant de l’opinion », estime-t-il.
Parallèlement, le patron de l’UMP poursuit un flirt poussé avec les chrétiens-démocrates de la CDU-CSU, le grand parti de la droite allemande, eux aussi fermement opposés à l’adhésion turque. Début janvier à Berlin, lors du congrès de cette formation, il a reçu un accueil enthousiaste. « Notre vision de l’Europe est plus proche de la sienne que de celle de Chirac », a commenté un proche collaborateur d’Angela Merkel, patronne de la CDU.

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De nouveaux voyages sont prévus au cours des prochains mois : aux États-Unis (encore), au Japon, en Espagne, en Amérique latine (peut-être), en Afrique (sûrement). Bref, Sarkozy est bien décidé à cultiver son image d’homme d’État et, accessoirement, à continuer de focaliser l’attention des médias. Si Chirac s’en agace, il ne le montre pas. La ligne d’arrivée est encore loin…

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