Isabel dos Santos et les milliards envolés de l’Angola (1/5)

Le pouvoir angolais s’est lancé sur la piste des quelque 100 milliards de dollars disparus durant les années dos Santos. Une recherche qui croise souvent la route de la fille de l’ex-chef d’État, Isabel dos Santos.

Isabel dos Santos, ici à Porto le 5 mars 2015, était absente à l’audience. © Paulo Duarte/AP/SIPA

Isabel dos Santos, ici à Porto le 5 mars 2015, était absente à l’audience. © Paulo Duarte/AP/SIPA

Patrick Smith est le rédacteur en chef de The Africa Report, un magazine mensuel qui se concentre sur la politique et l’économie en Afrique. © DR

Publié le 8 juin 2020 Lecture : 5 minutes.

Joao Lourenço, à Lisbonne, le 22 novembre 2018. © Armando Franca/AP/SIPA
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Série : sur la piste des milliards envolés de l’Angola

Le pouvoir angolais s’est lancé sur la piste des quelque 100 milliards de dollars qui auraient été volés dans les caisses de l’État pendant la présidence de José Eduardo dos Santos. Dans cette série en cinq épisodes, Jeune Afrique retrace ce qui est l’une des plus grandes recherches de fonds volés au monde.

Sommaire

Selon les dernières estimations des tribunaux angolais, la fille de l’ex-président José Eduardo dos Santos et son mari, le marchand d’art Sindika Dokolo, auraient causé autour de 5 milliards de dollars de pertes à l’État angolais.

Avec une fortune estimée par Forbes à environ 1,7 milliards de dollars – et probablement bien supérieure -, Isabel dos Santos a un empire commercial qui s’étend sur plusieurs continents, mais est aujourd’hui rattrapée par l’opération mains propres de son pays d’origine.

Et est vilipendée par la rue : le Twitter angolais s’est déchaîné – surtout pour applaudir – lorsque le gouvernement Lourenço a gelé les avoirs et les comptes d’Isabel dos Santos dans le pays en décembre 2019. « Elle était au sommet de la pyramide de ce qui se passait ici. Et elle était visible et extravagante – ils étaient devenus imprudents vers la fin. Il est donc normal que les gens veuillent la voir tomber », commente un haut fonctionnaire à Luanda.

Mise au ban

Ses posts constants sur les réseaux sociaux, elle affronte Lourenço, des Angolais de haut rang et des Portugais en colère – malgré les appels à la discrétion émanant de conseillers en relations publiques, de ses amis et même de son mari – contribuent à la vindicte populaire.

L’administration angolaise se bat contre la « Princesse » dans le monde entier, demandant notamment des sanctions américaines pour l’empêcher de poser le pied aux États-Unis et pour que ses entreprises ne puissent pas utiliser des dollars américains. En juin 2019, l’Angola a même signé un contrat de 4,1 millions de dollars avec le lobbyiste Squire Patton Boggs de Washington DC pour faire avancer son dossier contre le clan dos Santos.

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