Milliards envolés de l’Angola : à Lisbonne, le scandale n’épargne (presque) personne (3/5)

Le pouvoir angolais s’est lancé sur la piste des quelque 100 milliards de dollars disparus durant les années dos Santos. Au Portugal, le scandale éclabousse entreprises et élite politique.

Siège de la banque EuroBIC, à Libsbonne © Armando Franca/AP/SIPA

Siège de la banque EuroBIC, à Libsbonne © Armando Franca/AP/SIPA

Patrick Smith est le rédacteur en chef de The Africa Report, un magazine mensuel qui se concentre sur la politique et l’économie en Afrique. © DR

Publié le 10 juin 2020 Lecture : 3 minutes.

Joao Lourenço, à Lisbonne, le 22 novembre 2018. © Armando Franca/AP/SIPA
Issu du dossier

Série : sur la piste des milliards envolés de l’Angola

Le pouvoir angolais s’est lancé sur la piste des quelque 100 milliards de dollars qui auraient été volés dans les caisses de l’État pendant la présidence de José Eduardo dos Santos. Dans cette série en cinq épisodes, Jeune Afrique retrace ce qui est l’une des plus grandes recherches de fonds volés au monde.

Sommaire

Dans l’ancienne puissance coloniale de l’Angola – indépendant depuis 1975 – , une femme en a fait beaucoup pour la médiatisation de l’affaire dos Santos : Ana Gomes, membre du parti socialiste portugais et ancienne députée européenne, qui a affronté les élites de l’Angola et du Portugal à coups d’enquêtes, de plaintes officielles, d’interventions dans les médias et de batailles judiciaires.

« J’ai simplement tweeté en disant qu’octroyer des prêts pouvait être une façon de blanchir de l’argent », explique celle qui a été poursuivie en justice par Isabel dos Santos, qui l’accuse d’avoir porté atteinte à son honneur et à sa réputation.

Avocate de formation et ancienne diplomate de carrière avant de devenir politicienne, Ana Gomes cite notamment la banque Eurobic, dans laquelle Isabel dos Santos détenait une participation de 42,5 % jusqu’en février, comme un exemple de la complicité entre le Portugal et l’Angola pour l’enrichissement personnel des élites des deux côtés de l’Atlantique.

Plainte en diffamation rejetée

Sous la direction de l’ancien ministre portugais des Finances, Fernando Teixeira dos Santos, la banque BPN, qui s’est effondrée, a été sauvée par l’État grâce à une énorme injection de fonds, créant ainsi le Banco BIC – appelé plus tard Eurobic. La banque a ensuite été vendue à Isabel dos Santos pour 40 millions d’euros.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

Dans le même dossier