Abidjan-Lomé : un train si longtemps désiré
Le projet de boucle ferroviaire qui reliera cinq pays, du Togo à la Côte d’Ivoire en passant par le Bénin, le Niger et le Burkina Faso, est sur la bonne voie.
« L’événement est historique. » La formule employée par Mahamadou Issoufou est bien choisie. En posant la première pierre de la future gare de Niamey, le 7 avril, le président nigérien a lancé les travaux de la future boucle ferroviaire ouest-africaine qui, de Lomé, desservira Abidjan en passant par Cotonou, Niamey et Ouagadougou, sur plus de 2 500 km. C’est la première fois qu’une seule et même ligne répondant aux standards internationaux reliera cinq métropoles africaines, dans une véritable logique d’intégration sous-régionale chère à l’UEMOA.
C’est la première fois qu’une seule et même ligne répondant aux standards internationaux reliera cinq métropoles africaines.
En connectant les mines et les plaines agricoles de l’intérieur aux ports du littoral, elle doit faciliter les échanges commerciaux et doper les volumes d’exportations des pays membres de l’Union.
Coup d’accélérateur
Annoncé régulièrement depuis dix ans, le projet, dont le coût total est estimé entre 4,2 et 5 milliards de dollars (entre 3 et 3,6 milliards d’euros), a connu un sérieux coup d’accélérateur le 7 novembre 2013, après la signature à Cotonou d’un mémorandum d’entente entre les chefs d’État du Bénin et du Niger et le groupe Bolloré, partenaire stratégique à hauteur de 40 %, concernant le futur axe Cotonou-Niamey.
C’est le deuxième tronçon de la boucle remporté par Bolloré Africa Logistics (BAL), qui opère avec sa filiale ivoirienne Sitarail les 1 154 km de la partie Abidjan-Ouagadougou jusqu’en 2030.
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La compagnie de Vincent Bolloré était en compétition depuis fin 2013 avec la société minière Pan African Minerals, de l’homme d’affaires australo-roumain Frank Timis, mais un accord semble avoir été scellé à Abidjan fin avril entre les deux hommes, sous la pression des deux États concernés.
Ligne Dakar-Bamako
Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Union, la ligne entre Dakar et Bamako se meurt. L’opérateur, Transrail, qui a besoin de 1,6 milliard d’euros pour rénover les 1 267 km de son réseau, attend que les pouvoirs publics maliens et sénégalais confirment leurs programmes respectifs de relance du secteur ferroviaire. En attendant, les accidents se multiplient : entre octobre 2010 et octobre 2011, pas moins de 136 déraillements ont été signalés.
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