La conquête de l’Ouest

DaimlerChrysler annonce le lancement commercial de la petite voiture citadine aux États-Unis.

Publié le 17 janvier 2005 Lecture : 2 minutes.

La nouvelle en a surpris plus d’un : DaimlerChrysler a annoncé, le 11 janvier, quatre jours avant l’ouverture du salon automobile de Detroit, aux États-Unis, qu’il lançait la Smart à la conquête du marché américain. Premiers étonnés, les automobilistes européens, qui, habitués à voir la petite voiture citadine à deux places et au moteur économique – elle se nomme désormais ForTwo (pour deux) – se faufiler dans les embouteillages, ont bien du mal à l’imaginer perdue sur les highways au milieu des grosses limousines et autres 4×4 de luxe, pour la plupart équipés de moteurs à huit cylindres.
De fait, aux États-Unis, Smart utilise la ForTwo pour l’image, mettant en avant son concept modulaire et son originalité. Elle est d’ailleurs exposée au Musée d’art moderne de New York, aux côtés de la Coccinelle et de la Jaguar Type E. Mais elle n’est commercialisée qu’au compte-gouttes, et ce n’est pas Mercedes qui s’en charge : le groupe a signé un contrat d’exclusivité avec la société californienne Zap, spécialisée dans les véhicules hors du commun, par exemple électriques ou hybrides.
Aux Américains qui souhaitent « rouler différent », Smart entend proposer deux autres modèles : la ForFour (pour quatre), une citadine familiale commercialisée en Europe depuis mi-2004, et la ForMore (pour plus), un véhicule de loisir à quatre roues motrices, qui ne devrait voir le jour qu’en 2006. Là réside la seconde surprise, cette fois manifestée par les analystes et journalistes spécialisés. Fin décembre 2004 encore, la plupart d’entre eux ne donnaient pas cher de l’avenir de Smart. De l’aveu même du directeur financier du groupe DaimlerChrysler, Manfred Gentz, la marque n’était toujours pas rentable. En 2004, malgré des ventes en augmentation de 22 % (139 000 voitures vendues), elle afficherait des pertes de 400 000 euros. En d’autres termes, les 700 000 Smart vendues depuis l’origine, en 1998, si elles ont révolutionné le parc automobile européen, n’ont jamais rapporté de bénéfices.
La confirmation d’un lancement commercial aux États-Unis met donc un terme aux rumeurs. Même si les observateurs se posent la même question que les automobilistes européens : la ForFour séduira-t-elle l’Amérique ? La voiture est réussie, vivante et pétillante comme sa soeur aînée. Elle en reprend le côté branché et les panneaux de carrosserie en plastique que l’on peut aisément changer, histoire d’avoir une voiture de couleur différente suivant l’humeur ou la météo. DaimlerChrysler veut en vendre 30 000 dès la première année. Un chiffre si modeste – en regard des 2,2 millions de Chrysler, Jeep et Dodge écoulés l’année dernière aux États-Unis, sans oublier 200 000 Mercedes – qu’on est en droit de se demander si le jeu en vaut la chandelle.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires