La banque mondiale se mobilise

Publié le 17 janvier 2005 Lecture : 2 minutes.

La Banque mondiale (BM) est suspendue à la décision finale de l’Union européenne. Alors qu’elle entretenait d’excellentes relations avec le Togo depuis 1968, elle a dû interrompre ses projets en mai 2002. Raison invoquée : le cumul des impayés, qui s’élève à ce jour à quelque 50 millions de dollars. Entre 1968 et 2002, la BM avait financé des projets à hauteur de 600 millions de dollars. « Avec la reprise de la coopération européenne, le pays pourra de nouveau respirer, et donc honorer ses arriérés », résume Kofi Egbeto, expert de la Banque en poste à Lomé. Les décaissements ont cessé en 2002, mais l’institution de Bretton Woods ne s’est pas complètement désengagée du Togo. Elle a notamment apporté son appui à la préparation du Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) que les autorités doivent adresser prochainement au Fonds monétaire international (FMI). Dans ce cadre, le Togo pourrait obtenir jusqu’à 400 milliards de F CFA de remise de dette dans le cadre de l’initiative dite PPTE (Pays pauvres très endettés).
En attendant, la Banque a mis en place dès 2003 un programme de réengagement, élaboré avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et le gouvernement togolais. Cette feuille de route vise à préparer le retour des bailleurs de fonds ainsi qu’un programme d’urgence d’appui aux services sociaux en faveur des populations les plus vulnérables. Ce programme, qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative Licus (Low Income Countries Under Stress ou Pays pauvres en grande difficulté), permettra à la BM d’obtenir de nouveaux crédits pour financer ses activités au Togo. L’initiative Licus est alimentée par un fonds spécial destiné à aider les pays qui, à la suite de conflits ou de crises sociopolitiques aiguës, ne bénéficient plus de l’assistance financière de la communauté internationale. L’une des missions de l’institution étant de lutter contre la pauvreté, elle se devait d’agir dans un pays où la diminution de l’assistance internationale n’a pas épargné la population. L’aide publique y a fortement diminué, passant de 212 millions de dollars en 1990 à 53,9 millions de dollars en 2001. Autrement dit, chaque habitant qui « recevait » 53,30 dollars au début des années 1990 ne bénéficie plus que de 11,40 dollars dix ans plus tard.

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