Raghav Prasad (MasterCard) : « Notre plus grand concurrent en Afrique, c’est le cash »

Inclusion financière, partenariat avec Airtel, investissements dans les start-up… Le point sur la stratégie du géant bancaire, dont le nombre d’employés a triplé sur le continent au cours des cinq dernières années.

Raghav Prasad, président de division, chargé des activités subsahariennes de Mastercard. © Mastercard

Raghav Prasad, président de division, chargé des activités subsahariennes de Mastercard. © Mastercard

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Publié le 3 juin 2020 Lecture : 9 minutes.

Vétéran du secteur financier, passé par Citibank et Royal Bank of Scotland (RBS), Raghav Prasad a rejoint MasterCard en 2014. Depuis janvier 2018, il est président de division, chargé des activités subsahariennes. Dans sa première interview avec Jeune Afrique et The Africa Report, il expose et analyse la stratégie de MasterCard sur le continent, les défis posés par la prévalence de l’argent liquide, ainsi que les opportunités d’inclusion et d’innovation financières.

Jeune Afrique : Le 21 mai, Mastercard a annoncé l’objectif, en réponse à la pandémie de Covid-19, de « connecter 1 milliard de personnes, 50 millions de petites entreprises, 25 millions de femmes entrepreneurs à l’économie numérique d’ici à 2025 ». N’est-ce pas un peu trop optimiste ?

Raghav Prasad : Nous croyons toujours aux grandes ambitions qui inspirent l’ensemble de l’organisation, incitent à se mobiliser et à s’atteler à la tâche. Il y a cinq ans, nous nous sommes fixés comme objectif l’inclusion financière de 500 millions de nouveaux clients. Nous avons déjà atteint cet objectif, avec près de 100 millions de personnes en Afrique, nous visons donc maintenant la continuation de cet engagement et de notre stratégie.

Quelle est-elle ? Quelles sont vos priorités sur le continent ?

Notre stratégie fondamentale, en particulier en Afrique, est la croissance inclusive. Pour que les avantages réels de la technologie et de la numérisation se concrétisent, il faut qu’ils soient généralisés. Sinon, ils ne peuvent pas être le moteur du développement économique. Nous travaillons sur de multiples moyens de rendre les transactions sûres et sécurisées, mais nous soutenons également le programme de tous les gouvernements des pays où nous opérons, c’est-à-dire à favoriser l’inclusion financière.

Pour ce faire, nous nous concentrons sur le véritable moteur de l’économie : les micro-marchands [petits commerçants et détaillants des secteurs formel et informel, ndlr]. Comment pouvons-nous les soutenir par le biais des transactions numériques ? Grâce à la numérisation, ils peuvent suivre leurs transactions et fournir des preuves et des données sur leur chiffre d’affaires aux prêteurs, et ont donc accès à un fonds de roulement.

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