Guinée : polémique autour du texte modifié de la Constitution

Le texte promulgué le 14 avril au Journal officiel est différent de celui soumis au référendum du 22 mars, assurent des avocats guinéens et certains membres de l’opposition.

Le président Alpha Condé, le 29 octobre 2010. © AP Photo/Jerome Delay

Le président Alpha Condé, le 29 octobre 2010. © AP Photo/Jerome Delay

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Publié le 4 juin 2020 Lecture : 4 minutes.

La polémique bat son plein en Guinée depuis qu’en début de semaine le Barreau guinéen s’est fendu d’un communiqué critiquant la version du texte de la nouvelle Constitution publiée au Journal officiel. Les avocats, bientôt rejoints par des membres de l’opposition, ont relevé que le texte est différent de celui qui avait été soumis aux électeurs et adopté à 91,59 %, lors du référendum du 22 mars.

Évoquant une « altération frauduleuse » du texte, qui aurait à les en croire été « vidé de sa substance », les avocats soulignent que pas moins de 21 articles ont été « substantiellement modifiés ou substitués ». Pour eux, la « volonté du peuple » s’en trouve par conséquent « travestie ». « La Constitution est la base juridique de l’État, le contrat qui lie les gouvernants et les gouvernés. Le texte [promulgué] est un texte falsifié qui ne correspond en rien à un contrat d’adhésion », précise à Jeune Afrique le bâtonnier du barreau Djibril Kouyaté.

Parrainages et partis

Parmi les modifications considérées comme « les plus problématiques » par le Barreau guinéen, celle qui touche aux candidats indépendants, initialement consacrée par l’article 42. Dans sa version publiée au Journal officiel, la Constitution prévoit que tout candidat à la présidence de la République doit « justifier le parrainage des électeurs déterminé par le code électoral » et précise qu’ »aucune candidature n’est recevable si elle n’est présentée par un parti politique légalement constitué ou par une coalition de partis politiques ». Autant de dispositions absentes du texte dans sa version antérieure.

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