Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 16 octobre 2006 Lecture : 8 minutes.

Leçon biblique
– Mohamed Talbi a certainement une bonne culture biblique [voir J.A. n° 2385], mais il a oublié que le langage biblique est très divers et contient beaucoup de textes imagés comme les paraboles dont il faut chercher la « leçon » et ne pas s’arrêter au sens du « premier degré ». Il cite le texte de la Genèse 6 : 1-7. Le « repentir de Dieu » est très beau, mais ce n’est qu’une étape pour introduire le désir de Dieu de refaire la création pour qu’elle soit encore plus belle que la première. Et de la parabole en Matthieu sur les dix jeunes filles (qui est au chapitre 25 et non pas 10), on ne peut tirer aucune conclusion sur la violence à exercer sur les imprévoyants et les négligents, puisque le texte veut enseigner la foi qu’on doit entretenir comme l’huile de la lampe jusqu’au retour du Christ. Il ne faut pas compter sur la foi du voisin pour entrer au ciel Or il y a bien d’autres textes sur le partage des biens à exercer dans la charité, celui-ci n’en est pas un.
Quant à l’allusion au mariage de Jésus et à sa polygamie, elle est profondément choquante pour tout croyant catholique, et même simplement chrétien. M. Talbi devrait le savoir. Il n’y a pas une ligne dans l’Évangile et le Nouveau Testament qui puisse laisser penser à un mariage de Jésus. Et le recours au Da Vinci Code n’apporte rien à cette démonstration quand on sait comment le roman a été construit ! Jésus a eu un seul amour, celui d’aimer l’humanité entière et d’avoir pour épouse l’Église de tous les temps, comme le dit saint Paul dans l’épître aux Éphésiens 5,32. Et même s’il y avait à son époque des cas de polygamie (pas si fréquents d’ailleurs), Jésus s’y est toujours opposé en rappelant le commandement de la Genèse « l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’un. Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (voir le chapitre 19 en saint Matthieu). Que Mohamed Talbi respecte la foi des chrétiens dans leur fidélité à la parole biblique dans son ensemble, comme nous respectons sa foi de musulman fondée sur la parole du Coran.
Gérard Guitton, prêtre franciscain, France

RDC : conseil aux candidats
– Après la souffrance, le peuple congolais va enfin choisir son nouveau dirigeant le 29 octobre : Joseph Kabila ou Jean-Pierre Bemba, en lice pour le second tour de la présidentielle. Mais ces deux personnes continuent toujours de secouer le peuple congolais avec des affrontements meurtriers entre leurs troupes respectives. Ils doivent comprendre qu’on ne peut pas aller ainsi de vengeance en vengeance. Les deux camps doivent s’engager à contenir leurs troupes et à poursuivre le processus électoral dans un climat apaisé. J’invite les nouveaux députés et les hommes politiques congolais à lire un passage biblique dans Proverbe 14,28 qui dit : « Quand le peuple est nombreux, c’est la gloire d’un roi. Quand le peuple manque, c’est la ruine du prince. »
Claude Mwanandeke Miessi, Saint-Brieuc, France

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Mauvaise éducation touristique
– Vous avez parlé dans J.A. n° 2384 du tourisme en Afrique. En effet, l’Afrique ne manque pas d’atouts pour attirer les touristes étrangers et renflouer les caisses des États en devises fortes : variété et grandeur des paysages, diversité ethnique et culturelle, etc. Mais n’oublions pas les aspects négatifs qui minent ce secteur vital de l’économie des pays africains. Hormis la corruption et les « pertes » de bagages signalées dans certains aéroports, je voudrais parler du harcèlement dont est victime le touriste étranger en terre africaine. Et je sais de quoi je parle parce que j’ai pas mal voyagé dans les capitales du continent : harcèlement de la part des mendiants, des faux guides, des rabatteurs pour le compte de marchands de produits artisanaux, des hôteliers et des policiers. La solution, c’est ancrer, par le biais des médias et de l’école, l’éducation touristique dans la mentalité des gens, surtout des jeunes. C’est-à-dire leur apprendre à ne pas se moquer des touristes et à leur adresser des injures ou des moqueries en arabe, en swahili, en bambara parce que ça donne une piètre image du pays. Une partie des revenus liés au tourisme doit être réservée à la promotion de l’éducation touristique et à la sensibilisation des autochtones. Les hordes de gosses qui pourchassent les visiteurs pour une pièce de monnaie ou un stylo, les jets de pierres sur leur véhicule par des écoliers surexcités, plus jamais ça ! Ce sont des images dégradantes pour nos pays et nos sociétés.
Dr Samir Doghri, El-Hencha, Tunisie

De la solitude à la rencontre
– Je suis Tunisien, installé en France depuis dix ans, et je voudrais réagir à l’article « Rencontres du troisième type » paru dans Jeune Afrique n° 2385. Je trouve audacieux et utile de la part de votre journaliste d’avoir testé les sites de rencontres, en particulier maghrébins, et ce pour mieux en parler. Beaucoup de nos compatriotes se retrouvent sur ces sites qui leur sont dédiés pour discuter, partager des expériences et, parfois, trouver l’amour. À mon avis, tout ceci vient du fait qu’ils ressentent une très grande solitude. Aujourd’hui les jeunes maghrébins, qu’ils résident en France ou dans leur pays d’origine, vivent à l’occidentale. Ils travaillent énormément et ont de moins en moins de temps pour entretenir leurs relations sociales et affectives. La solitude est un véritable cancer, elle devient le lot quotidien de millions de jeunes désemparés. C’est pour cela que toute cette communauté, dont je fais partie, se retrouve sur le Web pour exprimer son chagrin, son ennui et sa profonde solitude.
Mounir Ben Attia, Paris, France

Attention aux rencontres par Internet
– À propos des « Rencontres du troisième type », c’est bien d’en parler pour banaliser ce sujet qui était tabou il y a encore peu de temps. Toutefois, j’aurais souhaité que l’article tienne compte d’un autre aspect important de ce sujet : les risques liés à ces rencontres virtuelles. Sur le Net, on ne sait pas à qui on a affaire et ça peut être dangereux. Combien de personnes se sont fait avoir par le biais de cet outil. Internet c’est bien, mais ça peut aussi être dangereux. Il faut également le souligner.
Zina Smaoui, Paris, France

Du mur au mémorial
– La mode est de créer des mémoriaux : 11 Septembre, Holocauste, etc. Mais il y en a un auquel personne ne pense : c’est celui de la Palestine. Oui, il existe. Il s’agit du mur de la honte qu’Israël a construit autour de Gaza. Ne serait-il pas judicieux de le transformer en un immense panneau comportant le nom de tous les Palestiniens morts pour leur terre ? Je suis sûr qu’il n’y suffirait pas. Mais au moins n’aurait-il plus l’aspect hideux qu’il a actuellement.
Dr Abdellah Mouline, Rabat, Maroc

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Non-assistance à Côte d’Ivoire en danger
– Avec les récentes déclarations va-t-en-guerre du camp présidentiel, demandant notamment le retrait des forces impartiales et la dissolution du GTI, je crains une « rwandaïsation » de la crise ivoirienne et surtout le retour des escadrons de la mort. La communauté internationale se doit d’être plus que jamais vigilante, de ne pas céder aux pressions et autres élucubrations de Laurent Gbagbo et de ses amis du FPI, afin d’abréger la souffrance du peuple ivoirien qui n’a que trop duré.
Kouame Konan, Kranenburg, Allemagne

Flambée de l’immigration annoncée
– Une grande partie de la richesse africaine a été exploitée (pillée) par les Européens et le reste est entre les mains d’une minorité au pouvoir qui utilise tous les moyens pour s’en emparer. Par conséquent, l’immense majorité de la population vit dans la pauvreté. Pour en sortir, certains Africains n’ont plus d’autre solution que d’émigrer en Europe à la recherche de travail et d’une vie meilleure. L’Europe devrait contribuer à la création d’emplois et à la stabilisation de la paix en Afrique au lieu de nous chanter l’air de la régularisation des sans-papiers, avec son refrain, l’expulsion des sans-papiers. La régularisation, c’est bien, mais aider le continent, c’est mieux. Sans cela, je prédis une flambée de l’immigration dans les prochaines années.
Thibaut Armel Loubelomankessi, Hamm, Allemagne

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Merci Sarkozy !
– Les anciennes colonies françaises d’Afrique noire et du Maghreb, qui ont peut-être trouvé dans l’émigration de leurs ressortissants un exutoire à leurs problèmes internes, devraient se ressaisir et remercier Nicolas Sarkozy d’avoir remis les pendules à l’heure, au lieu de le vilipender. Ces pays feraient mieux de garder leurs populations en leur assurant un minimum de démocratie. Les dirigeants politiques africains devraient témoigner un peu plus de considération aux diplômés et aux personnes à fortes compétences et les rémunérer en conséquence. La fuite des cerveaux en sera ainsi réduite.
Ils devraient aussi faire preuve de plus d’honnêteté et de discernement dans la gestion des ressources de leur pays – qui ne sont pas négligeables – et, au lieu de manger leur blé en herbe, ils devraient songer à transformer eux-mêmes une bonne partie de leurs ressources agricoles, forestières, halieutiques et minérales. Les industries de transformation créeront des emplois, de la richesse et développeront d’autres industries et activités annexes. En vendant leurs matières premières en l’état et à bas prix, ils perpétuent leur dépendance.
Ils devraient soustraire leurs matières premières à la cotation en Bourse, pour éviter qu’elles ne soient sujettes aux manipulations, aux spéculations et aux jeux d’influences. N’est-ce pas là le fondement même de la libre entreprise ? Ils devraient aussi appliquer la règle de la réciprocité et s’arroger le droit de choisir leurs partenaires économiques ; les grands chantiers d’infrastructures et les contrats d’équipement n’iraient qu’à ceux qui acceptent le principe du juste prix, qui négocient sans préalable, dans l’objectif de l’intérêt bien partagé.
Enfin, un clin d’il aux immigrés en France : nos amis socialistes ont plus à cur de faire tomber Sarkozy que de veiller à la bonne intégration des étrangers ; ils ont été au pouvoir pendant quatorze ans, pour quel résultat ?
Jamel Eddine Bonachba, Le Kram, Tunisie

Israël et les tigres de papier
– Les remarques de B.B.Y. sur le déséquilibre mondial et les avantages acquis ou plutôt auto-octroyés par les pays européens chrétiens sont justes et pertinentes (voir J.A. n° 2384). Cette situation, qui date de la fin du XIXe siècle et qui est bâtie – entre autres, mais pas exclusivement – sur la chute de l’Empire ottoman semble convenir à la majorité des régimes en place à l’exception de quelques pays comme l’Iran, le Venezuela ou Cuba.
Ce sont les régimes et pays artificiels créés à la suite du démembrement de l’Empire ottoman qui légitiment cette situation en acceptant le fait accompli et l’impérialisme chrétien. Israël en est l’exemple le plus flagrant.
Le « machin » [l’ONU], ainsi que l’appelait le général de Gaulle, et dont la Charte stipule que son Assemblée générale a toute latitude pour apporter les changements nécessaires à ce déséquilibre, offre pourtant à ces pays les moyens de se défendre. Mais hélas ! la majorité d’entre eux n’en veulent pas. Pourtant l’Assemblée générale peut imposer ces changements sans l’approbation du Conseil de sécurité au sein duquel les puissances chrétiennes disposent du droit de veto. Même ce droit de veto auto-octroyé peut être annulé par l’Assemblée générale s’il y a unanimité et volonté politique.
Dr Abdessalem M’Halla, Raoued, Tunisie

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