Tunisie : fin des pouvoirs spéciaux de Fakhfakh, voici ce qui va changer

Le plus dur commence pour le chef de gouvernement tunisien, Elyes Fakhfakh, qui bénéficiait jusqu’à ce 4 juin d’une délégation de pouvoirs pour légiférer par ordonnances. Il doit désormais affronter les députés, déterminés à lui demander de rendre des comptes.

JAD20200603-MMO-Tunisie-Fakhfakh 2 mars 2020 : portrait de Elyes Fakhfakh, nouveau chef du gouvernement tunisien. Interview
© Nicolas Fauqué

JAD20200603-MMO-Tunisie-Fakhfakh 2 mars 2020 : portrait de Elyes Fakhfakh, nouveau chef du gouvernement tunisien. Interview © Nicolas Fauqué

Publié le 4 juin 2020 Lecture : 4 minutes.

C’était il y a deux mois. Une éternité… Le 4 avril 2020, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) tunisienne déléguait au chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, une partie de son pouvoir législatif pour une période de soixante jours. La disposition, exceptionnelle, et prévue par la Constitution, devait permettre à l’exécutif d’agir par décrets-lois, pour être plus réactif vis-à-vis de la pandémie de Covid-19.

A l’époque déjà, il avait fallu au patron de la Kasbah faire preuve de persuasion. Rassurer et ménager les susceptibilités de l’hémicycle, face à des députés réticents à l’idée de se priver, même temporairement, de certaines prérogatives. La négociation avait été serrée. Et le spectre de ces décrets-lois fortement encadré. Deux mois et vingt décrets-lois plus tard, l’heure est au bilan.

La reddition des comptes est double : l’échéance coïncide avec la fin des cent premiers jours de mandat du gouvernement Fakhfakh. Les élus, qui, depuis le début d’avril, n’avaient plus voix au chapitre, reprennent le plein contrôle de l’action gouvernementale. S’ils se sont gardés de tout commentaire jusque-là, ils attendent l’exécutif de pied ferme, d’autant que certains partis voudraient, pour reprendre la main, le faire chuter.

Les élus attendent l’exécutif de pied ferme, et voudraient pour certains le faire chuter

Première salve, par le député Oussema Khlifi, du parti d’opposition Qalb Tounes: « Nous ne savons pas ce que fait la Kasbah, et il n’y a pas de pandémie qui tienne. Le gouvernement doit préciser à quoi ont été employées les sommes collectées pour la lutte contre le coronavirus mais aussi, et surtout, donner des chiffres exacts sur la situation du pays. »

Finances publiques

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