Vingt-cinq femmes de tête

Le Financial Times publie son palmarès annuel des patronnes les plus puissantes du Vieux Continent.

Publié le 16 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

Elles occupent des postes à responsabilités, gèrent des millions d’euros, dirigent, souvent d’une main de fer, des milliers d’hommes et de femmes et ont le mérite d’instiller un peu de mixité dans les cercles de pouvoir. Elles, ce sont les femmes d’affaires les plus influentes d’Europe, dont le Financial Times et le Financial Times Deutschland ont établi, pour la troisième année d’affilée, le Top 25. Publié à l’occasion du 2e Forum mondial des femmes dirigeantes, qui s’est tenu à Deauville (France) du 5 au 7 octobre, ce palmarès des principales executive women s’appuie sur les performances de leurs entreprises respectives en 2005.
On retrouve en tête, comme l’année dernière, la présidente de la banque espagnole Banesto, Ana Patricia Botin, surnommée « Ana P ». On raconte que, adolescente, cette brune à la beauté discrète a songé un moment à devenir journaliste le temps de s’apercevoir qu’elle n’en tirerait pas un sou. Rapide, exigeante, pour ne pas dire « tuante » pour ses collaborateurs, cette héritière de l’une des dernières grandes dynasties financières d’Europe est née pour régner. Elle est talonnée par la Française Anne Lauvergeon, présidente du géant nucléaire Areva. À son arrivée, en juin 1999, on lui avait prédit les pires difficultés, mais cette surdiplômée (Normale Sup. et Mines), ancienne proche de François Mitterrand, aussi brillante que séduisante, a fait d’Areva en quelques années un acteur majeur du nucléaire dans le monde. Sous sa houlette, le groupe est devenu numéro un du secteur aux États-Unis. Celle qu’on surnomme « Atomic Anne » veut aussi conquérir, d’ici à cinq ans, le tiers du marché nucléaire mondial et augmenter dans le même temps ses activités dans l’uranium. Ses adversaires évoquent volontiers sa folie des grandeurs. La plupart de ses collaborateurs ont encore en travers de la gorge les frais occasionnés par le changement de siège du groupe, qui s’est installé en plein Paris, rue Le Pelletier, dans le 9e arrondissement, alors que la tour Framatome, à la Défense, pouvait accueillir l’ensemble du personnel. En cause aussi, le salaire de la patronne, qui serait de 17 % supérieur à ce que touchent les présidents d’entreprise publique les mieux payés de France. Le premier coup d’éclat de la présidente d’Areva remonte au 2 novembre 1999, quand elle décide d’ouvrir au public l’usine de retraitement nucléaire de La Hague. Une première ! Depuis cette date, les internautes peuvent se connecter 24 heures sur 24 sur le site www.cogemalahague.fr, consacré aux activités du plus grand complexe mondial de retraitement des combustibles nucléaires. Pour « Atomic Anne », l’objectif est clair : « Nous devons montrer que nous n’avons rien à cacher. »
Sur les vingt-cinq lauréates 2006, quatre font leur première apparition :Dorothy Thompson, DG de Drax Power, Ingrid Matthaus-Maier, présidente de la banque allemande KFW, Anke Schaferkordt, patronne de la chaîne de télévision allemande privée RTL Télévision, et Mercedes Erra, PDG de l’agence de publicité BETC Euro RSCG. Ces nouvelles venues ont poussé vers la sortie des figures telles que la Milanaise Miuccia Prada, à la tête d’un empire de la mode, Christel Bories, présidente d’Alcan Packaging, 24e dans le classement 2005, et Gail Rebuck, PDG de la maison d’édition The Random House, 25e l’année dernière.

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