Souha Arafat naturalisée

Publié le 16 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

Lors des funérailles officielles de Yasser Arafat, le 12 novembre 2004, Zahwa, la fille du leader palestinien, était arrivée au Caire à bord de l’avion de Zine el-Abidine Ben Ali. Pendant la cérémonie, Leïla, l’épouse du président tunisien, avait affectueusement entouré de son bras les épaules de la jeune fille. Le geste avait forcément valeur de symbole. Il signifiait que la fille d’Arafat, 9 ans à l’époque, était désormais sous la protection du couple. Après les funérailles, Zahwa et Souha, sa mère, avaient regagné Tunis, où elles se sont installées dans une résidence de la banlieue nord. Depuis, les Ben Ali sont aux petits soins pour elles et le président s’enquiert régulièrement, dit-on, de l’éducation de Zahwa, qui fréquente une école internationale.
Cette protection est désormais officielle, puisque, le 18 septembre, Souha et Zahwa Arafat se sont vu octroyer la nationalité tunisienne par un décret signé du chef de l’État. La précaution n’est sans doute pas superflue. Certains membres de l’entourage d’Arafat ont toujours considéré sa veuve comme une « intruse ». Et la propagande israélienne la poursuit de sa malveillance. Au cours de l’été dernier, par exemple, une (fausse) rumeur a circulé selon laquelle elle se serait remariée avec un beau-frère de Ben Ali
Arafat et elle s’étaient rencontrés à Paris, chez la mère de la jeune femme, l’écrivaine et militante palestinienne Raymonda Tawil. Au début de 1990, le raïs avait demandé à Souha de venir l’assister à Tunis, où il s’était réfugié après l’invasion israélienne du Liban, en 1982. Leur relation était vite devenue intime, mais ils avaient continué à vivre séparément, lui dans le quartier de Mutuelleville, elle à El-Menzah. Du coup, on n’apprendra que plusieurs mois plus tard leur mariage devant notaire, le 17 juillet de cette même année. Il avait alors 62 ans, elle trente-cinq de moins. Il était musulman, elle chrétienne. Leur union symbolisait celle des Palestiniens.
À Zahwa, son unique enfant née en 1995, Arafat avait donné le prénom de sa mère. Sauf pendant une courte période, à Gaza, à la fin des années 1990, il aura rarement eu la joie de vivre avec elle.

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