Banquiers centraux : Abdellatif Jouahri, protecteur du dirham

Le gouverneur de Bank al-Maghrib a connu les difficiles années 1980 au Maroc. Une expérience et une longévité qui sont des atouts face à la crise du Covid-19.

Abdellatif Jouahri © Youssef Boudlal/Reuters

Abdellatif Jouahri © Youssef Boudlal/Reuters

Publié le 9 juin 2020 Lecture : 3 minutes.

De gauche à droite : Abbas Mahamat Tolli, Abdellatif Jouahri, Tiémoko Meyliet Koné © fernand kuissu ; reuters ; clément tardif
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De Rabat à Dakar, portraits de gouverneurs de banques centrales, garants des monnaies nationales par temps de crise.

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Avant le début de la crise, les spéculations allaient bon train sur un probable remaniement à la tête de Bank al-Maghrib (BAM) et un remplacement de Abdellatif Jouahri, son inébranlable gouverneur depuis 2003. Il avait lui-même, en décembre dernier, laissé planer le doute sur son avenir. « La liste des membres sera soumise au roi avant le prochain conseil de mars 2020. […] Je ne peux dire si je suis pour ou contre un nouveau mandat de gouverneur. Cela ne dépend pas de moi », avait-il expliqué.

Finalement, le 14 mars (douze jours après l’apparition du premier cas de Covid-19 au Maroc), il est confirmé à son poste, à presque 81 ans. D’ailleurs, les nouveaux statuts de la banque centrale en vigueur depuis juillet 2019 lui accordent une indépendance financière et administrative. Le gouverneur reste seul maître de sa politique, le gouvernement ne peut rien lui imposer. S’ils sont nombreux à sembler ravis de cette nouvelle révision, d’autres espéraient davantage, singulièrement avec la crise actuelle.

Choix assumés et franc-parler

« Les missions dévolues à la banque centrale sont très réduites et se limitent au maintien de la stabilité des prix », regrette Tarik El Malki, enseignant-chercheur en économie, directeur de l’ISCAE Rabat et analyste au Centre marocain de conjoncture (CMC), qui explique que ni le financement du développement économique du pays, ni le plein-emploi, ni la croissance économique ne sont des prérogatives accordées à la banque centrale. Ce dernier voudrait que la monnaie soit un levier, avec d’autres outils, au service du développement économique des pays.

Bien s’informer, mieux décider

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