Dominique Strauss-Kahn se livre

Publié le 16 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

Dominique Strauss-Kahn, connu aussi par ses initiales DSK, est socialiste. Il a été un des bons ministres de François Mitterrand et, dans le gouvernement de Lionel Jospin (1997-2002), il a dirigé pendant deux ans et demi, avec bonheur, le ministère de l’Économie et des Finances : beaucoup de bons observateurs pensent qu’il a été le meilleur à ce poste depuis qu’il a été tenu, sous de Gaulle, par Valéry Giscard d’Estaing, connu lui aussi par ses trois initiales, VGE.

À 57 ans, DSK est l’un des trois dirigeants socialistes à solliciter, avec quelques chances, les suffrages des militants socialistes pour qu’ils le désignent, le 30 novembre prochain, comme le candidat de leur parti à l’élection présidentielle de mai 2007.
Pour se faire mieux connaître, pour donner une idée de son programme et pour céder à la tradition, DSK a publié, fin mai, un livre chez Grasset, qu’il a intitulé 365 Jours, la chronique d’une année (de février 2005 à mars 2006).

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En refermant ce livre de 360 pages, que j’ai lu avec énormément d’intérêt, je me suis posé la question : DSK a-t-il l’étoffe d’un président de la France ? Certainement oui si on compare sa personnalité à celle de l’actuel locataire de l’Élysée. Mais il me paraît mieux préparé à être un très bon Premier ministre.
D’une certaine manière, il le reconnaît d’ailleurs puisqu’il réclamait la suppression de la fonction de Premier ministre et continue de recommander que le chef de l’État cumule entre ses mains celle de président de la France et des Français et celle de chef du gouvernement, dirigeant son action quotidienne, sans intermédiaire.
De ce livre instructif, j’ai sélectionné, à votre intention, ce passage.

« J’apprends l’arabe »
Cet après-midi, comme tous les lundis depuis octobre 2003, cours d’arabe. J’aime les langues étrangères. J’aime apprendre les langues étrangères – même si, les années passant, l’exercice devient de plus en plus difficile : après l’anglais et l’allemand puis quelques rudiments d’espagnol et d’italien, l’arabe. C’est, pour moi, une sorte de jeu intellectuel. Je me souviens encore de la formule de Samuel Pisar, qui, il y a près de trente ans, écrivait, dans Le Sang de l’espoir, extraordinaire récit de sa survie dans les camps d’extermination : « Je pense en anglais, je fais l’amour en français, je me lamente en yiddish, je jure en allemand, je chante en russe, je pleure en polonais et je prie en hébreu. » Mais c’est aussi, je le crois, une nécessité politique – et tout simplement professionnelle – dans le monde moderne. On peut évidemment avoir recours à des interprètes : tel est le cas lorsqu’il s’agit, dans une réunion officielle, de parler, et donc de défendre, la langue française. Mais, dans une discussion, une langue partagée est un gage de compréhension facilitée. Car une langue, ce ne sont pas seulement des mots et des phrases, c’est aussi un ton et un rythme, c’est aussi une histoire et une culture. C’est pourquoi je crois que ma connaissance de l’allemand a joué un rôle important dans la qualité des relations que j’ai pu établir avec nos amis d’outre-Rhin : elle a été perçue comme une réelle marque d’intérêt. Aujourd’hui, je considère comme un véritable handicap pour un dirigeant politique de ne pas parler correctement l’anglais. Car au-delà même des Anglo-Saxons, le monde entier parle anglais.

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