« Certains ministres ivoiriens sont des sans-papiers »

Publié le 16 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Le divorce est-il consommé entre le gouvernement français et la présidence ivoirienne ?
Brigitte Girardin : Je ne parlerais pas de divorce. Nous sommes dans un processus mis en place par l’ONU à la demande des Africains. Le gouvernement de transition dirigé par Charles Konan Banny vient chaque mois faire un rapport devant le Groupe de travail international. Et, dans ce cadre, la France a un dialogue permanent avec les autorités ivoiriennes. À chaque fois que je me rends à Abidjan, je vois tous les partis politiques, sans exclusion. La France n’a qu’un seul objectif : permettre à l’ensemble des Ivoiriens d’élire démocratiquement celui qui doit diriger leur pays dans le cadre d’élections qui ne soient ni truquées ni bâclées. Ce que nous disons, c’est : que le meilleur gagne. Nous ne soutenons personne.
Gbagbo est persuadé que vous voulez qu’il s’en aille
Cela n’a pas de sens. Qu’il accepte plutôt des élections avec de nouvelles listes électorales. Jusqu’à maintenant, nous ne l’avons pas entendu se prononcer sur ce point de façon claire. Vous savez très bien que le cur de la crise, c’est ce problème d’identification des populations. Ne serait-ce que dans le gouvernement ivoirien, il y a beaucoup de ministres qui n’ont pas de papiers d’identité. Tant qu’on n’aura pas réglé ce problème, on ne réglera pas celui des élections.
Les deux présidents ne se sont pas parlé depuis deux ans. Ne manque-t-il pas entre eux ce minimum de confiance ?
Pour rétablir la confiance, il faut une volonté partagée. Si le président Gbagbo souhaite me rencontrer, je suis à sa disposition et je me rendrai à l’audience qu’il m’aura fixée.
Chirac ne sera peut-être plus là en mai prochain, alors que Gbagbo est sur le point d’obtenir une prolongation d’un an. Ne craignez-vous pas qu’on dise qu’au final il y aura un gagnant et un perdant ?
Le gagnant doit être le peuple ivoirien. Il a envie qu’on lui donne la parole dans le cadre d’élections justes et pas truquées. Notre énergie, nous ne la consacrons qu’à cela.
Le FPI de Gbagbo demande le départ des troupes françaises. Qu’allez-vous faire ?
Si le président Gbagbo nous saisissait par écrit d’une telle demande, nous l’étudierions. Pour l’instant, nous n’avons pas été saisis. Donc, nous sommes là parce que l’ONU nous l’a demandé, et je crois que nos forces contribuent, avec les troupes de l’Onuci, à éviter que ce pays ne sombre dans la guerre civile.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires