Afro-optimisme

Publié le 16 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

La Guinée équatoriale apporte l’illustration de l’un des plus grands défis qui attend l’Afrique aujourd’hui : la bonne gouvernance, qui implique à la fois une réduction de la corruption et un durcissement des politiques économiques. Le plus déterminant pour lutter contre la pauvreté, ce n’est pas l’aide – bien qu’elle soit nécessaire -, ce sont les dirigeants locaux. Si le continent est aussi pauvre aujourd’hui, c’est que les hommes qui le gouvernent sont particulièrement incompétents – avatar de l’administration coloniale.

La mauvaise gouvernance en Guinée équatoriale a toujours été montrée du doigt. Mais aujourd’hui, les choses changent. La torture décline. Récemment, deux parlementaires de l’opposition ont pu émettre des critiques publiques. Le gouvernement a souscrit à l’initiative de Tony Blair contre la corruption []. Le Premier ministre Ricardo Mangue m’a confié que son gouvernement allait publier ses budgets pour plus de transparence.
Nous devrions largement aider les pays en développement, pas seulement en signant des chèques, mais aussi en les soutenant dans la lutte contre la corruption et pour la mise en place des réformes économiques. Comme le propose Joseph Stiglitz dans son nouvel ouvrage – Pour faire marcher la globalisation -, l’Occident peut modifier les lois du secret bancaire afin qu’il soit plus difficile aux dictateurs de piller leur pays.
C’est le bon moment : partout en Afrique, les pays multiplient leurs efforts pour lutter contre la corruption et améliorer le climat des affaires. Le dernier rapport Doing Business de la Banque mondiale classe des États du continent – surtout la Tanzanie, le Ghana, le Rwanda et le Nigeria – parmi les plus réformateurs au monde. Et là où la bonne gouvernance a été promue, les économies ont connu un boom. Notamment au Botswana, au Mozambique, au Rwanda et à l’île Maurice, en passe de devenir des modèles pour leurs voisins. C’est notamment pourquoi le continent enregistre cette année un taux de croissance global de 5 % à 6 %, deux fois celui des États-Unis.
Si l’Afrique joue bien les cartes qu’elle a en mains, les choses pourront changer. Certes, elle est toujours meurtrie par le sida, la pauvreté et la tyrannie des dirigeants dont les enfants dilapident la fortune nationale en voitures de luxe. Mais la gouvernance s’améliore et des opportunités apparaissent. Il flotte un nouveau parfum : celui de la réforme, et de l’espoir.

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