Un parfum de pétrole

Publié le 23 août 2004 Lecture : 2 minutes.

L’Afrique, l’oubliée du commerce mondial, profite largement de l’énorme besoin en matières premières que connaît la Chine. Les échanges sino-africains, très modestes au départ, ont représenté, en 2003, 18,5 milliards de dollars, soit 50 % de plus qu’en 2000. On s’attend à un nouveau bond en avant spectaculaire en 2004. La Chine est devenue un grand importateur de pétrole. Même si elle construit un hôtel Sheraton au Maroc et un réseau de téléphonie cellulaire en Tunisie, sa priorité reste l’or noir : 25 % de ses importations lui viennent aujourd’hui d’Afrique.
Pékin n’a pas, s pays africains, de liens commerciaux hérités de l’époque coloniale, ni le poids que donnent aux États-Unis leur richesse et leur influence sur les institutions internationales. Il joue d’abord sur les contacts politiques et diplomatiques. En janvier et février 2004, le président Hu Jintao a fait une longue tournée sur le continent qui l’a mené en Égypte, au Gabon et en Algérie. Il a été suivi par le Premier ministre et le vice-président.

Les préoccupations de la Chine sont purement commerciales. « Business is business », dit carrément le vice-ministre des Affaires étrangères, Zhou Wenzhong. Le Soudan, par exemple, qui même avant la tragédie du Darfour n’était pas un modèle de respect des droits de l’homme, est pour les Chinois un partenaire privilégié. Ils y ont construit des raffineries et des oléoducs, et investi dans la production. « Nous importons du pétrole de tous les pays qui en produisent », déclare Li Xiaobing, le directeur adjoint des affaires africaines au ministère du Commerce.
Dans une interview au South China Morning Post, un Béninois invoquait le passé socialo-communiste et les trente années de bons rapports de son pays avec la République populaire de Chine pour déplorer que « la Chine n’a plus d’amis et ne pense qu’à ses intérêts ». De fait, il y a une bonne décennie que le Bénin n’est plus une dictature marxiste, mais une des premières démocraties d’Afrique. Sans pétrole.
Ce n’est pas un hasard si Hu Jintao a fait étape dans le petit Gabon. C’est un des plus anciens producteurs de pétrole du continent, où la production s’essouffle un peu. Mais le président Omar Bongo Ondimba mise toujours sur l’or noir et ne demande pas mieux que d’accueillir de nouveaux investisseurs.

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