Tout un symbole !
La page de l’apartheid est bel et bien tournée. Le 7 août, l’ancien parti « blanc », rebaptisé Nouveau Parti national (NNP) en 1994, a décidé de rejoindre le Congrès national africain (ANC). « Je ne connais pas d’autre parti qui ait dit : nous sommes vaincus, nous cessons d’exister, nous rejoignons ceux que nous avons opprimés », a affirmé Thabo Mbeki, le chef de l’État. C’est en effet le Parti national, créé il y a quatre-vingt-dix ans, qui, en 1948, avait mis en place le régime d’apartheid. En net recul depuis les élections de 1994 – il n’a recueilli que 1,6 % des suffrages lors des élections du 14 avril dernier -, le NNP n’a eu d’autre choix que de se fondre dans l’ANC pour permettre à ses leaders de conserver une place sur l’échiquier politique sud-africain.
Le parti dirigé par Marthinus van Schalkwyk avait commencé à se rapprocher progressivement de l’ANC en tentant de séduire les Noirs et d’élargir son électorat métis. Mais ses changements d’alliances répétés et sa ligne politique plutôt floue lui ont fait perdre ses électeurs. En 2003, après le vote d’une loi autorisant le floor crossing (« changement de parti ») pour les députés des gouvernements provinciaux, nombre d’élus NNP avaient rejoint le parti au pouvoir. Tandis que les électeurs lui préféraient déjà, pour les uns, des partis d’extrême droite, pour les autres, l’Alliance démocratique (DA) de Tony Leon, principal parti de l’opposition depuis les élections d’avril. La DA, qui a dénoncé cette « dernière trahison du NNP vis-à-vis de ses électeurs », récupérera néanmoins une partie de l’électorat du NNP qui ne se résout toujours pas à voter pour l’ANC. En attendant, c’est surtout ce dernier qui en profite puisqu’il dispose désormais de 286 représentants au Parlement national, soit 71 % des sièges.
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