Edoh Kossi Amenounve : « L’avenir passe par Accra et Lagos »

Edoh Kossi Amenounve est le directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières depuis 2012. Pour Jeune Afrique, il revient sur le rôle de la place d’Abidjan dans la sous-région et présente la première étape de son rapprochement avec les Bourses d’Accra et de Lagos.

Edoh Kossi Amenounve a piloté quelques unes des grandes réformes du marché financier ouest-africain. © Vincent Fournier/JA

Edoh Kossi Amenounve a piloté quelques unes des grandes réformes du marché financier ouest-africain. © Vincent Fournier/JA

Julien_Clemencot

Publié le 27 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

Avant d’être nommé à la tête de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) en août 2012, le Togolais Edoh Kossi Amenounve a été pendant neuf ans le secrétaire général du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers, l’organe de régulation de l’UEMOA. Il est considéré comme l’artisan des principales réformes de ces dernières années sur le marché financier ouest-africain. Pour J.A., il revient sur le rôle de la place d’Abidjan dans la sous-région et présente la première étape de son rapprochement avec les Bourses d’Accra et de Lagos.

Propos recueillis par Julien clémençot

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Jeune Afrique : Comment la BRVM participe-t-elle à l’intégration économique au sein de l’UEMOA ?

Edoh Kossi Amenounve : Avec un système bancaire organisé autour de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), le marché financier est une parfaite illustration de l’intégration régionale de l’Union. C’est un modèle unique au monde, avec 21 sociétés de courtage agréées et un carnet d’ordres centralisé grâce à une unique plateforme informatique. Aujourd’hui, la BRVM permet aux entreprises et aux états de lever des fonds dans l’ensemble de la sous-région. De quoi faciliter, par exemple, le financement de projets d’infrastructures eux-mêmes vecteurs d’intégration, comme les autoroutes ou les chemins de fer. L’interconnexion électrique entre le nord du Togo et le nord du Bénin, réalisée grâce à un emprunt obligataire en 2005, en est un bon aperçu.

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Des fonds régionaux pourraient être mis en place afin de lever des sommes plus élevées. Autre facteur important, l’arrivée en Bourse de nouvelles entreprises régionales : toutes ont vocation à se développer dans les huit pays de l’Union, comme les banques et les assurances avant elles. à terme, la compétitivité de la région passe par un élargissement du marché financier au niveau de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), afin d’intégrer les économies du Ghana et du Nigeria et d’attirer davantage d’investisseurs.

Justement, où en êtes-vous du projet de fusion avec les places d’Accra et de Lagos ?

Le Conseil de l’intégration des marchés de capitaux ouest-africain, dont l’avis est consultatif, a entériné les aspects réglementaires d’un premier rapprochement. Le but est de permettre à un courtier de mandater un confrère d’une autre place pour passer un ordre d’achat ou de vente. Les régulateurs et les conseils d’administration de chacune des Bourses doivent maintenant valider cette étape, j’espère avant la fin de l’année. La deuxième étape consistera à donner la possibilité aux courtiers des trois places d’intervenir en direct, avant l’adoption d’une Bourse unique, normalement en 2020.

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