Areva : La cour des comptes épingle Anne Lauvergeon

Dans un rapport sur le groupe nucléaire Areva, la Cour des comptes française épingle la gestion de son ancienne présidente, Anne Lauvergeon. Attention, ça décoiffe !

Anne Lauvergeon a dirigé Areva entre 2001 et 2011. © AFP

Anne Lauvergeon a dirigé Areva entre 2001 et 2011. © AFP

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 19 mai 2014 Lecture : 1 minute.

Rien ne va plus pour Anne Lauvergeon, qui dirigea Areva, le géant français du nucléaire, de 2001 à 2011. Trois ans après avoir quitté l’entreprise, la voilà dans le collimateur de la Cour des comptes, qui, dans un rapport rendu public le 13 mai, passe au crible la gestion du groupe pour la période 2006-2012.

Concentration du pouvoir

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Le document de 122 pages égratigne le bilan de l’ex-présidente du directoire de l’entreprise. Et revient notamment sur sa « forte personnalité », qui a affecté ses relations avec les organismes de tutelles publiques, actionnaires à plus de 83 %, sur la « concentration du pouvoir » entre ses mains, sur la « progression très rapide de sa rémunération au cours de son second mandat » et, surtout, sur ses décisions hâtives concernant deux dossiers brûlants : la signature du contrat du réacteur EPR finlandais, « source de plus de 3 milliards d’euros de pertes », et le rachat en 2007, au prix fort (1,8 milliard d’euros), d’UraMin, propriétaire de gisements d’uranium principalement en Namibie, en Centrafrique et en Afrique du Sud.

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Selon le rapport, cette dernière affaire « laisse apparaître des fautes individuelles ou des manquements […], des défauts de surveillance voire de la dissimulation […] que le groupe n’a pas cherché à élucider ».

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Bonnes grâces

Face à cette charge, celle que l’on surnommait « Atomic Anne » se défend bec et ongles. Elle affirme avoir oeuvré « à la constitution d’un groupe intégré et performant », indique que « les tutelles de l’entreprise ont eu accès à l’ensemble des documents tiers et internes », et insiste sur la « sincérité des comptes d’Areva » à l’époque où elle était aux commandes.

Bref, l’ancienne conseillère du président François Mitterrand, plusieurs fois citées par le magazine Time parmi les 100 personnes les plus influentes au monde, et qui avait su s’attirer les bonnes grâces de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, se retrouve aujourd’hui en terrain miné.

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