Les salafistes courent toujours
Le maillage de Casablanca, de Marrakech, de Fès ou de Tanger semble bien discret, mais la présence policière n’en est pas moins dense en cette haute saison touristique. Et pour cause : un rapport de la direction de surveillance du territoire (DST) recommande une élévation du degré de vigilance. La raison ? Plus de quatre cents « Afghans » marocains, des jeunes chérifiens ayant subi un entraînement dans les camps d’el-Qaïda, se seraient volatilisés dans la nature. Les autorités marocaines ont-elles cédé à l’alarmisme ambiant, résultat des récurrentes déclarations de Washington ? Ou ont-elles décidé de prendre au sérieux les déclarations du juge Baltasar Garzón, qui a affirmé, le 15 juillet, lors de son témoignage devant la commission parlementaire espagnole, que le Maroc abritait entre 900 et 1 000 kamikazes prêts à entrer en action ? À moins qu’il ne s’agisse tout simplement de nouveaux éléments établis par l’instruction, toujours en cours, sur les attaques du 16 mai 2003, qui ont fait quarante-cinq morts, à Casablanca.
La découverte, à la mi-juillet, dans un bus en provenance de Beni Mellal, d’une valise bourrée d’explosifs (identiques à ceux utilisés dans les attaques de Casablanca) et les aveux de membres de la Salafia djihadiste, principale composante du Groupe islamique combattant marocain (GICM), responsable des attentats de Casablanca, mais aussi du carnage de Madrid, le 11 mars 2004 (191 morts et quelque 1 900 blessés), confirment la préparation d’actions terroristes ciblant le royaume.
Le 9 août, des éléments de la DST avaient investi une maison dans la nouvelle médina de Salé, dans la proche banlieue de Rabat, avec l’espoir d’appréhender Abdelaziz Azmi, émir de l’une des nombreuses cellules du GICM dans la capitale marocaine. Chou blanc. Qualifié d’extrêmement dangereux, Azmi compterait parmi les cerveaux des attaques en préparation. Pour l’heure, priorité est donnée à la neutralisation de cet émir « balancé » par son comparse Abdelhak el-Askari, émir de la cellule d’Oued Dahab, autre quartier de Rabat.
Le patron des services de sécurité, le général de division Hamidou Laanigri – il a été promu à ce grade le 30 juillet, à l’occasion de la fête du Trône -, ne cesse de répéter que les salafistes marocains peuvent encore frapper à tout moment. Estimant que les éléments d’information dont ils disposent sont fiables, ses services ont décidé de renforcer le dispositif sécuritaire autour des sites névralgiques et de certains bidonvilles. Parmi ces derniers, celui de Sidi Moumen, à Casablanca, dont sont originaires les kamikazes du 16 mai 2003.
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