Les dessous d’un putsch
Ayant initialement prévu de passer une semaine à Paris à l’issue des cérémonies du 60e anniversaire du débarquement allié en Provence, puis seulement la journée du 15 août à Toulon, le président Maaouiya Ould Taya a finalement annulé sa participation, dépêchant à sa place son Premier ministre. Motif : la découverte à Nouakchott d’un complot militaire dont l’objectif était d’assassiner le chef de l’État sur le trajet qui devait le mener de la présidence à l’aéroport, ou, en cas de Plan B, de le renverser pendant son séjour en France. Annoncée le 10 août, cette tentative avortée de coup d’État aurait été fomentée par une vingtaine d’officiers, dont deux colonels de la Garde nationale, originaires pour la plupart de l’est du pays, comme les putschistes de juin 2003, qu’ils souhaitaient, semble-t-il, venger. Ces militaires auraient également des liens avec l’Alliance patriotique, un mouvement d’opposition récemment créé par des proches de l’ancien président Khrouna Ould Haidallah, ainsi qu’avec la mouvance islamiste radicale. Il y a peu, en effet, le groupe terroriste du Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, qui opère en Irak, avait dans un communiqué appelé ses militants à frapper le régime mauritanien.
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