Les Antilles à la carte
Publié le 23 août 2004 Lecture : 1 minute.
Roi de coeur : Toussaint-Louverture, héros de l’indépendance de Haïti. Dame de trèfle : Marthe-Rose, compagne de Delgrès, leader de la révolte des esclaves de Guadeloupe en 1802. Valet de pique : le chevalier de Saint-Georges, musicien et maître d’escrime né à Basse-Terre en 1739. L’idée est pour le moins originale : substituer aux personnages classiques des jeux de cartes des grandes figures de l’histoire des Antilles.
Dans ce panthéon caribéen illustré par Francis Bordet, on trouve aussi le roi Christophe, qui inspira sa célèbre tragédie à Aimé Césaire ; le général Dessalines, compagnon d’armes de Toussaint-Louverture (ci-dessus) ; le Martiniquais Mentor, député à l’Assemblée des Cinq-Cents en 1795. Sans oublier, parmi la gent féminine, Anacona, la reine des Taïnos d’Hispañola (ancien nom de l’île que se partagent aujourd’hui Haïti et Saint-Domingue) et la Guadeloupéenne Solitude, qui prit le maquis après le rétablissement de l’esclavage par Napoléon Bonaparte.
Spécialistes de l’Afrique et du monde noir, les éditions Sépia(*) n’en sont pas à leur coup d’essai. Il y a dix ans, elles ont sorti un jeu de cartes « africanisé » par le peintre franco-togolais William Wilson. Les moments les plus brillants de l’histoire du continent y sont célébrés à travers les figures des rois Glélé (Abomey), Njoya (Bamoums, Cameroun actuel), Munza (Mangbetus du Congo) ou encore de Soudjata, le fondateur de l’empire du Mali, ainsi que des reines Ranavalona (Madagascar) et Pokou (Ashantis, Côte d’Ivoire).
* www.editions-sepia.com Prix du jeu: 7,50 euros.
