Le Kenya jaloux de ses athlètes

Publié le 23 août 2004 Lecture : 1 minute.

Le ministre kényan des Affaires étrangères, Ali Mwakwere, campe sur ses positions : « Il ne faut pas encourager les athlètes à renier leur pays d’origine. » Stephen Cherono ne pourra donc pas représenter son pays d’adoption, le Qatar, aux jeux Olympiques d’Athènes. Celui qui s’appelle désormais Saif Saaeed Shaheen, médaille d’or du 3 000 mètres steeple de Paris en 2003, portait pourtant les espoirs de l’émirat, qui souhaite devenir une sorte de « superpuissance » de l’athlétisme. En trois ans, ce richissime petit pays du Golfe aurait convaincu vingt-trois jeunes sportifs de haut niveau de prendre la nationalité qatarie. On évoque le chiffre de 1 million de dollars par athlète.
La Charte olympique est claire : tout athlète qui change de nationalité ne peut participer aux jeux Olympiques que s’il n’a pas représenté, pendant au moins trois ans, son pays d’origine dans une compétition internationale. À moins que le comité olympique de ce pays ne l’y autorise et en informe le Comité international. Dans le cas de Stephen/Saif, le Kenya s’y oppose malgré les demandes pressantes du ministre des Affaires étrangères qatari Cheikh Hamad Ibn Jassem Ibn Jabr Al-Thani.
Il y a huit ans, le Comité national olympique du Kenya avait déjà refusé que Wilson Kipketer représente le Danemark dans le 800 mètres des J.O. d’Atlanta.
Pour ce qui concerne Stephen/Saif, une certaine fierté nationaliste semble faire oublier au Kenya le marchandage auquel il s’était lui-même prêté. En échange de 21 millions de shillings (218 000 euros) pour l’aménagement d’une piste d’athlétisme à Eldoret, Stephen Cherono et Albert Chepkurui (alias Abdallah Hassan) devaient pouvoir courir sous les couleurs du Qatar. Après avoir changé de nom, bien sûr.

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