La relance du Congo-Océan

Publié le 23 août 2004 Lecture : 1 minute.

Le nom de l’attributaire de la concession de gestion du légendaire Chemin de fer Congo-Océan (CFCO), qui coûta la vie à 30 000 travailleurs forcés lors de sa construction en 1934 par le colonisateur français, n’est pas encore connu à l’heure où nous mettons sous presse. Ayant rencontré de multiples soucis pour l’administration de la compagnie et après les années de guerre civile qui ont endommagé les voies, le gouvernement congolais abandonnera la gestion directe de la société en septembre. « Au fil des ans, on s’est retrouvé avec un CFCO qui n’avait plus de chemin de fer que le nom », explique un expert français qui suit la privatisation du rail africain. « Dans ce contexte, le gouvernement congolais s’est trouvé dans l’obligation non pas de vendre, mais de mettre en concession le CFCO. » Le consortium Bolloré – associé pour l’occasion à son grand concurrent Maersk – est sur les rangs pour reprendre la gestion de la société. Le projet du consortium européen prévoit la reprise de 1 800 des 2 400 employés actuels. Le CFCO a vu son chiffre d’affaires annuel fondre dans les années 1990, passant de 15 milliards de F CFA à moins de 10 milliards, et les déficits n’ont cessé de se creuser. « Nous allons investir plusieurs dizaines de milliards de francs CFA pour conquérir de nouvelles parts de marché », promet Étienne Giros, le directeur général de Bolloré, chargé des activités africaines. Le consortium concurrent, le sud-africain Sheltam-Mvela, ne manque pas d’atouts financiers et techniques. Il exploite de nombreuses liaisons en Afrique australe.
L’enjeu est d’importance pour le Congo : le CFCO est l’épine dorsale de l’économie. Ses 512 km permettent de relier Brazzaville à Pointe-Noire, la capitale économique et pétrolière dotée d’un port maritime. Un autre tronçon long de 285 km, permettant de relier le sud du Gabon, fait également partie du réseau. Selon Slah Khenicci, expert de la Banque mondiale, le CFCO dispose d’un formidable potentiel de rentabilité, car il n’est pas concurrencé par la route.

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