BAD : nouvel exil parmi les soutiens d’Akinwumi Adesina

L’une des vice-présidentes de l’institution, l’Américano-Suisse Jennifer Blanke, quitte son poste en pleine tempête, alors que le patron de la BAD fait face à des accusations de mauvaise gouvernance.

Akinwumi Adesina, président de la BAD © Paul Morigi/AP/SIPA

Akinwumi Adesina, président de la BAD © Paul Morigi/AP/SIPA

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Publié le 10 juin 2020 Lecture : 2 minutes.

Akinwumi Adesina, patron de la Banque africaine de développement depuis 2015, est candidat à sa réélection en 2020. © AFDB/Flickr
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Finance – Six mois qui ont ébranlé la BAD

Mis en cause par des salariés, Akinwumi Adesina, le patron de la Banque africaine de développement, traverse la plus grave crise de sa carrière.

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Sous le coup d’accusations internes de mauvaise gouvernance depuis plusieurs mois, le président de la Banque africaine de développement, le Nigérian Akinwumi Adesina, vient de perdre l’un de ses fidèles soutiens et membres de sa garde rapprochée, la vice-présidente Jennifer Blanke, qui quitte l’institution.

Ce départ, qui prendra effet le 4 juillet, a été confirmé mercredi 10 juin à Jeune Afrique par l’intéressée, qui met en avant des « raisons personnelles ». « Je pars pour des raisons purement familiales afin de rejoindre ma famille en Suisse, après une période très enrichissante à la banque », a ensuite déclaré Jennifer Blanke dans un communiqué publié par la BAD. « Je continuerai à soutenir fermement notre institution, où que je sois », a ajouté l’Américano-Suisse, nommée à son poste en décembre 2016.

Jennifer Blanke. © Patrice Moullet/ACF/JA

Jennifer Blanke. © Patrice Moullet/ACF/JA

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Deuxième départ d’un soutien d’Adesina

Si, officiellement, rien ne lie le retrait de Jennifer Blanke, spécialiste du développement et ancienne membre du comité exécutif du Forum économique mondial, à la tempête que traversent la BAD et son patron actuellement, il intervient à un moment particulièrement sensible pour Akinwumi Adesina.

Depuis le début de l’année, le patron de la BAD, seul candidat à sa réélection en août, fait face à des accusations internes de mauvaise gouvernance dans un feuilleton initié par un groupe de lanceurs d’alerte internes qui connaît depuis de nombreux rebondissements.

Malgré une vigoureuse défense et un rapport interne qui l’a blanchi, le Nigérian se trouve dans une campagne pour sa reconduction à son poste plus compliquée et incertaine que prévue.

Dans ce contexte, le départ de la vice-présidente Blanke, présentée comme favorable à Adesina, apparaît comme une nouvelle brèche dans le rang des soutiens au président de la BAD. Il intervient, en tout cas, deux mois après le retrait du directeur de la communication et ami de longue date d’Adesina, Victor Oladokun, parti à la retraite fin mars.

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Pas d’annonce du successeur de Jennifer Blanke

Pour rappel, les premières années du mandat du patron de la BAD, nommé en 2015, avaient été marquées par les défections de trois vice-présidents, le Ghanéen Solomon Asamoah, l’Ivoirien Albéric Kacou et la Tanzanienne Frannie Léautier, les deux derniers ayant pourtant été choisis par Adesina.

Quoiqu’il en soit, le patron de la BAD a, dans le communiqué, salué « le véritable leadership » de Jennifer Blanke qui « a fait avancer nos programmes sur plusieurs fronts, en particulier dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’autonomisation financière des femmes et de la création d’emplois ». Le nom de son remplaçant n’a pas été communiqué.

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Annoncée début juin par le bureau du conseil des gouverneurs de la banque, une « revue indépendante » doit passer au crible le rapport du comité d’éthique commandé après les révélations faites par le groupe de lanceurs d’alerte et qui a blanchi le président de la BAD. Les résultats de cette revue doivent être présentés d’ici début juillet.

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