La paralysie des amoureux
Publié le 23 août 2004 Lecture : 1 minute.
Un 1er janvier, vers 11 heures, un jeune couple affolé frappe à ma porte. La fille pleure. Son ami est paralysé : il ne peut plus étendre le bras gauche. Sa main tombe en avant.
« Hier soir, il était bien. Nous avons dansé et bu pour fêter le nouvel an. Nous sommes rentrés pour dormir ensemble. Au réveil, il ne pouvait plus bouger le bras. » « Est-ce qu’il dormait à votre droite ? » « Oui. » « Dormiez-vous dans ses bras ? » « En effet. » « C’est une paralysie des amoureux. Il sera guéri dans quelques heures ou demain. » « Alors, Docteur, je ne pourrai plus dormir dans ses bras ? » « Si. Mais en évitant de coincer pendant plusieurs heures son nerf radial sous votre tête. »
Dans le cas évoqué ci-dessus, la tête de la jeune fille a écrasé le nerf radial de son ami contre l’humérus. La paralysie est précédée de fourmillements et de picotements. Si le sommeil est alourdi, par l’alcool en particulier, la compression se poursuit jusqu’à la paralysie.
Mais le nerf radial peut aussi être atteint dans des affections chirurgicales (blessures, fractures, luxations, tumeurs) ou médicales (typhoïde, lèpre, saturnisme par exemple). Mais parlons seulement des compressions dont les conséquences guérissent en quelques heures ou quelques jours si on supprime la cause.
Plus pittoresque est le cas des porteurs d’eau ayant une lourde charge à chaque extrémité d’un bâton appuyant sur un bras. La paralysie radiale est constatée parfois chez des malades perfusés dans une veine du bras fixée sur un plan dur. Enfin, des paralysies de la main peuvent résulter du port d’un bracelet ou de menottes trop serrées.
Dans de nombreux cas, la paralysie n’est qu’ébauchée, la gêne ressentie par le sujet le conduisant à supprimer la cause.
Prévenir ces paralysies par compression est facile. Point n’est besoin pour cela de s’interdire de dormir en amoureux.
