La Tunisie lance un emprunt national de 500 millions de dinars

Depuis le 12 mai les Tunisiens peuvent souscrire auprès des banques et des intermédiaires en bourse à un emprunt obligataire de 500 millions de dinars (226 millions d’euros). Des conditions préférentielles ont été mises en place pour encourager la participation des particuliers.

Hakim Ben Hammouda est le ministre des Finances de la Tunisie. © Hichem

Hakim Ben Hammouda est le ministre des Finances de la Tunisie. © Hichem

Publié le 16 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

À l’issue d’une conférence de presse organisée à Tunis le jeudi 16 mai, le ministre des Finances tunisien, Hakim Ben Hammouda a tenu à interpeller ses compatriotes : « La participation est un acte citoyen, comme aller voter. On a voulu mobiliser autour des priorités du pays. Les sommes seront affectées prioritairement aux investissements, et notamment à des projets d’infrastructures comme des routes par exemple ». Si le ministre reconnaît que le montant est avant tout symbolique, il dit espérer un effet levier pour mobiliser d’autres ressources et attirer les investisseurs privés. Pour plus de détails sur les projets financés il faudra toutefois attendre la loi de Finances complémentaire prévue pour juillet.

Dimension politique

la suite après cette publicité

Lire aussi : 

La Tunisie va émettre 2,2 milliards de dollars en obligations souveraines

Le FMI débloque 500 millions de dollars pour la Tunisie


Christine Lagarde : « La croissance dans les pays arabes a trop souvent profité aux riches »

Les Tunisiens, particuliers comme institutionnels, peuvent souscrire selon trois modalités (voir encadré).

Kais Kriaa du cabinet Alpha Mena reconnaît la dimension « politique » de l’emprunt, qui vise à impliquer les citoyens en proposant des valeurs abordables à des taux intéressants – similaires à ceux des bons du trésor. « Le montant devrait être atteint sans problème, poursuit-il, c’est la meilleure période, au regard du climat politique et social depuis la Révolution. »

la suite après cette publicité

Le montant de 1 milliard de dinars – initialement planifié – a été ramené à 500 millions sur suggestion du Syndicat professionnel des intermédiaires en bourse, confie son président Adel Grar.

Souplesse

la suite après cette publicité

Pour attirer les particuliers tunisiens, cibles privilégiées de l’emprunt, mais peu friands habituellement du marché obligataire, un peu de souplesse a été consentie. « Normalement à cause du système de retenue fiscale à la source, le Trésor sait qui investit et combien. Nous avons obtenu que les particuliers puissent souscrire en restant anonymes auprès de l’administration « , explique-t-il, histoire de ne pas effaroucher ceux qui ne déclareraient pas (tous) leurs revenus. Comme les périodes sont longues, 5 à 7 ans, il y aura aussi une possibilité de se faire racheter ses titres avant le terme par les banques qui pourront, à cette fin, obtenir de la Trésorerie auprès de la Banque centrale de la Tunisie « .

Enfin si l’emprunteur modeste est visé, une opération séduction est aussi en cours auprès de Tunisiens plus fortunés pour les inciter à tenter l’aventure, indique Adel Grar.

CatégorieValeur nominaleDuréeTaux d’intérêt
A (particuliers seulement)10 DT5 ans
(dont 2 ans de differé)
5,95%
B100 DT7 ans
(dont 2 ans de differé)
6,15%
C100 DT10 ans
(dont 2 ans de differé)
6,35%

 

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires