Attractivité : l’Afrique prend (très vite) du galon

D’après le rapport « Africa attractiveness survey 2014 » que publie EY, les Investissements directs à l’étranger (IDE) à destination du continent représentent 5,7% du total mondial contre 3,2% en 2007. Nouveauté : l’Afrique arrive en 2e position en terme d’attractivité pour les 500 investisseurs et chefs d’entreprise sondés par le cabinet de conseil.

Les secteurs des télécommunications et des services attirent de plus en plus d’IDE en Afrique. © Lionsafrica

Les secteurs des télécommunications et des services attirent de plus en plus d’IDE en Afrique. © Lionsafrica

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Publié le 16 mai 2014 Lecture : 3 minutes.

Le cabinet de conseil EY vient de publier la 4e édition de son rapport « Africa Attractiveness », qui repose sur une analyse des investissements directs à l’étranger (IDE) réalisés en Afrique au cours des cinq dernières années et sur une enquête menée auprès de plus de 500 investisseurs et chefs d’entreprises (dont 300 établis en Afrique et près de 200 hors du continent).

L’Afrique en 2e position 

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Première surprise de ce classement : l’attractivité du continent africain par rapport aux autres régions. À la question « comme destination d’investissement, l’Afrique vous semble-t-elle plus intéressante ou moins intéressante que les autres régions », les entrepreneurs sondés ont en moyenne placé le continent en deuxième place, juste derrière l’Amérique du nord mais devant l’Asie, l’Océanie et l’Europe occidentale.

Le continent a de fait connu une percée remarquable au cours des trois dernières années. En 2011, le continent n’occupait que le 8e rang, devant l’Amérique centrale et les pays de la Communauté des États indépendants (ex-URSS). Dans le classement 2013, dominé par l’Asie, le continent n’arrivait qu’à la 5e place. 

solidÉvolution de lattractivité relative de lAfrique (2011-2014)Create Infographics
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Moins ouverte à l’interprétation est la forte progression des IDE vers le continent. Si le nombre de projets d’investissements directs à l’étranger est passé de 764 en 2012 à 750 en 2013, la part des IDE mondiaux destinés au continent est en croissance continue depuis 5 ans : elle est passée de 3,2% en 2007 à 5,7% en 2013.

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En volume, les flux d’IDE vers l’Afrique ont crû de 12,9% en 2013, selon le rapport d’EY, pour atteindre 56,3 milliards de dollars, le plus haut niveau atteint depuis 2008. Ces données diffèrent légèrement de celles de la Cnuced qui évalue à 56,3 milliards de dollars (+6,8%) les flux d’IDE à destination du pays.

En raison notamment des « incertitudes actuelles » en Afrique du Nord, le nombre de projets d’investissements directs à l’étranger (IDE) est en déclin sur le continent, passant ainsi de 774 en 2012 à 750 en 2013. De plus, tandis que les IDE en Afrique subsaharienne sont en progression de 4,7% en 2013, les projets en Afrique du Nord ont chuté d’environ 30%.

Gap

En analysant les données présentées par EY, il est important de tenir compte du gap qui existe entre la perception qu’ont les investisseurs déjà présents sur le continent – pour qui la zone est la région la plus intéressante du monde – et le regard de ceux qui n’y sont pas installés, qui placent le plus souvent l’Afrique en dernière position.

Quoi qu’il en soit, ce sondage traduit au moins le fait que les investisseurs présents sur le continent y trouvent clairement leur intérêt. Autre motif de satisfaction : 60% des patrons interrogés par EY ont constaté une amélioration de l’attractivité de Afrique en termes d’investissements durant l’année écoulée.

Joël T.L.

Autre nouveauté : le Royaume-Uni, avec 104 projets d’IDE, est le premier investisseur en Afrique et détrône les Etats-Unis (78 projets) qui sont suivis par l’Afrique du Sud (63 projets). Les investisseurs espagnols et japonais tiennent également la dragée haute, respectivement avec une hausse des projets d’IDE de 52% et 77%.

À noter : les investissements intra-africains progressent. Les investisseurs africains ont presque triplé leur part dans les projets d’IDE au cours des dix dernières années, passant ainsi de 8% en 2003 à 22,8% en 2013.

Les industries extractives à la marge

La tendance à la diversification est clairement perceptible et mesurable sur le continent africain, et un intérêt croissant pour les services et le secteur de la technologie et des télécommunications se manifeste.

Pour la première fois, le secteur des mines et métaux est sorti du classement des dix premières industries en 2013, en nombre d’IDE.

Les investisseurs interrogés sur leurs priorités d’investissement sur le continent citent l’agriculture, les services en contact avec les consommateurs (services financiers, télécommunications, biens de consommation).

En 2007, les industries extractives représentaient 8 % des projets d’IDE et 26 % des capitaux investis en Afrique ; en 2013, elles représentaient 5% des projets et 12 % du capital. En comparaison, les services comptaient pour 70 % des projets en 2012 (contre 45 % en 2007), et les activités de fabrication comptaient pour 43 % du capital investi en 2012 (contre 22 % en 2007).

« La réalité des chiffres montre que les infrastructures et les secteurs en contact avec les consommateurs devraient gagner en importance à mesure que la classe moyenne se développe et augmente ses dépenses en biens discrétionnaires », prédit Michael Lalor, spécialiste du continent au sein d’EY.

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