Des débouchés pour ceux qui sont bien formés

Publié le 23 août 2004 Lecture : 2 minutes.

«S’il n’y a pas d’horizon, on ne peut pas les empêcher de partir. » Celui qui s’exprime ainsi est Alain Ludovic Tou, ministre burkinabè du Travail. Cet homme à l’allure bienveillante, mais qui ne pratique pas la langue de bois, est en charge d’un dossier qui revêt une importance particulière. Ouaga reçoit, les 8 et 9 septembre, le Sommet extraordinaire de l’Union africaine consacré à l’emploi et à la pauvreté. Le travail salarié est la clé de beaucoup d’améliorations sociales. Car qui dit emploi dit revenu, consommation, et donc croissance. Et pour l’heure beaucoup reste à faire. Pour preuve, le taux de chômage national est estimé officiellement à 2,5 %. A priori très bon, ce chiffre cache en fait une autre réalité : 40 % des actifs en zone urbaine sont sous-employés. Chez les jeunes, ils sont même 70 % à ne pas avoir d’emploi salarié régulier, et ce sont les jeunes filles qui vivent les situations les plus précaires. En milieu rural, ce n’est guère mieux puisque le taux d’activité varie en fonction de la saison.
« Notre gros problème, explique Tou, c’est la formation professionnelle, notamment celle des jeunes. Il nous faut atteindre un certain niveau de compétences pour créer  » l’employabilité  » et pour rendre notre marché du travail accueillant. » Sinon, la fuite des « cerveaux » est inéluctable. Les États-Unis ont le vent en poupe en ce moment chez les diplômés. Comme le souligne très justement le ministre, le niveau de salaire n’est pas le même, et de nombreux jeunes sont séduits. Alors que faire pour leur insuffler l’envie de rester ? Se doter d’infrastructures et de législations adéquates et favoriser le développement des activités économiques. C’est l’un des chantiers actuels du gouvernement. L’Office national de la promotion de l’emploi, qui deviendra bientôt Agence pour la promotion de l’emploi, est en cours de rénovation, et devrait proposer des prestations ciblées dans chaque région du pays. La formation continue bénéficiera, elle aussi, d’un plan spécifique, doté de 28 milliards de F CFA entre 2004 et 2011, qui consistera à délocaliser les offres de formation dans toutes les provinces. Car c’est dans la professionnalisation des travailleurs que réside la solution. Pour que le Burkina ne manque plus d’infirmiers, de médecins ou d’informaticiens, comme c’est aujourd’hui le cas, et pour qu’il puisse développer les secteurs prometteurs, comme les nouvelles technologies ou l’hôtellerie.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires