Bobo, ville active

Belle et travailleuse, la grande métropole de l’ouest du pays ne manque pas d’atouts.

Publié le 23 août 2004 Lecture : 2 minutes.

De l’ombre, enfin de l’ombre ! Après Ouagadougou et ses avenues écrasées de soleil, Bobo-Dioulasso a des allures d’oasis. Avec ses manguiers, ses kapokiers, et surtout ses magnifiques caïlcédrats touffus alignés le long des rues, on retrouve enfin le goût de flâner. On se rend à pied aux rendez-vous du matin, on traîne du côté du marché central, et on admire le style soudanais de la gare. À la fois calme et active, coloniale et africaine, la métropole de l’Ouest continue d’attirer les touristes. Mais pas les investissements. Bobo fleure bon la province, certes, mais peut-être un peu trop. Car à l’heure où Ouaga rase ses vieux quartiers, se couvre d’immeubles neufs et propose d’accueillir toujours plus de sommets et plus de festivals encore, l’ancienne capitale économique du pays semble un peu délaissée.
Frappée par la crise en Côte d’Ivoire, elle peine à trouver un second souffle. La seule bonne nouvelle des derniers mois a été l’entrée en gare, le 2 avril 2004, après dix-neuf mois d’absence pour cause d’insécurité chronique, du train express en provenance d’Abidjan. Un véritable soulagement pour les petits producteurs, qui peuvent à nouveau expédier légumes et poulets sur les bords de la lagune Ebrié. Mais s’il est vrai que le commerce reprend un peu ses droits, la Sifa (Société industrielle du Faso), connue pour ses cycles et ses mobylettes, continue de subir la concurrence d’un secteur informel chaque jour plus envahissant. Importé en pièces détachées de Chine et monté dans la rue, le vélo informel coûte la moitié du prix de la bicyclette Sifa. À tel point que l’existence même de l’usine de Bobo semble à terme menacée.
Dans ce contexte pour le moins morose, il faut saluer la performance de la Sopradex, qui est parvenue, en cinq ans seulement, à se faire une place dans un secteur aussi exigeant que celui des produits biologiques. Aujourd’hui elle fait travailler 10 000 planteurs, et envoie chaque année vers l’Allemagne plusieurs milliers de tonnes de sésame. Sans parler du bissap, des mangues séchées, de la citronnelle… De quoi redonner espoir à tous ceux qui pensent que Bobo Dioulasso, ville industrielle, a peut-être aussi un bel avenir dans l’agroalimentaire.

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