Les 200 premières banques africaines en 2010
La maison Afrique a tremblé sur ses bases, mais elle ne s’est pas effondrée. Loin s’en faut. C’est le bilan qui ressort de la douzième édition du classement des 200 premières banques africaines, le palmarès exclusif publié par Jeune Afrique depuis plus d’une décennie maintenant. Une livraison 2010 (qui porte sur les résultats 2009 des sociétés) particulière et innovante. Innovante dans la mesure où le hors-série élargit son spectre au-delà des champs traditionnels de la banque et de l’assurance, pour embrasser le vaste monde de la finance.
Cette édition 2010, « spécial finance » donc, s’enrichit de classements et de commentaires nouveaux sur les performances des Bourses africaines, la percée du capital-investissement ou le bilan des opérations de fusions-acquisitions. Un numéro particulier, aussi, parce que 2009 a été une véritable « année test » pour juger de la capacité du secteur à digérer une crise économique mondiale majeure. Le panorama du hors-série, plus complet et plus précis qu’à l’accoutumée, le confirme: l’Afrique a tenu le choc. Sans plonger dans un optimisme béat, la Bérézina africaine promise par les Cassandre n’a pas eu lieu, même si l’année a été dure et que des groupes y ont laissé des plumes.
Avec un total de bilan de presque 1200 milliards de dollars en 2009 (environ 840 milliards d’euros), les actifs cumulés des 200 premières banques africaines ont progressé de 11 %, après avoir franchi le seuil des 1000 milliards de dollars en 2008. Les groupes bancaires ont donc continué à élargir la base de leur clientèle de particuliers et d’entreprises, mais avec une rentabilité moindre. Après une percée fulgurante de 36 % en 2008 (48 milliards de dollars), le produit net bancaire s’est effondré à 42 milliards. Et que dire des profits ? Là aussi, le choc est rude. Ils ont chuté de 14,7 milliards de dollars en 2008 à 10,7 milliards l’an dernier. Plutôt cigales en matière de couverture des risques, des banques n’ont pas anticipé l’impact de la crise économique sur les entreprises, dont la solvabilité s’est brutalement dégradée. Un imprévu qui les a contraintes à passer des provisions, altérant leurs résultats.
La crise a aussi amplifié le déséquilibre du continent. Plus que jamais, l’Afrique marche sur la tête. Les 15 banques sud-africaines classées vampirisent près de la moitié du total de bilan des 200 premiers établissements! Soit 571 milliards de dollars sur les 1200 milliards. L’Égypte (145 milliards de dollars) et le Maroc (102 milliards) arrivent loin derrière. Une distorsion identique avec les Bourses. Johannesburg a repris sa marche en avant (+ 28 % en 2009). La Place sud-africaine confirme ses bonnes dispositions, tout comme Le Caire ou Tunis, et à l’inverse d’Abidjan, de Casablanca, de Lagos ou d’Accra, dans le rouge l’an passé. Constat mitigé aussi pour les fusions-acquisitions, au maigre bilan. Ou pour les opérations de capital-investissement, qui dépassent à peine les 2 milliards de dollars. Il n’empêche: l’Afrique est là, et bien là. Tous les investisseurs internationaux l’ont compris. Et il n’y a pas meilleur avocat pour l’Afrique que l’Afrique elle-même, avec une croissance qui repart tutoyer les 5 % en 2010.
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