Des supporteurs très bruyants

Ce n’est ni Kaka ni Luis Fabiano, le meilleur buteur de la compétition, qui ont attiré l’attention pendant la Coupe des confédérations, mais le vuvuzela. Cette corne en plastique de 40 centimètres (au moins), disponible dans toutes les couleurs possibles, est l’accessoire obligatoire de tout supporteur sud-africain. Il ne produit qu’une note mais, dans un stade plein, l’effet est assourdissant. On le compare au bourdonnement d’abeilles détraquées ou au barrissement d’une horde d’éléphants hystériques.

Présent à la Coupe des confédérations, l’entraîneur néerlandais Bert van Marwijk a demandé que les vuvuzelas soient interdits l’année prochaine. Le milieu de terrain espagnol Xabi Alonso s’est dit dérangé par les fanfares monotones : « On a l’habitude des chants, mais cette trompette gêne notre concentration. »

En 2004, alors que des supporteurs de rugby découvraient le vuvuzela, celui-ci a été interdit au stade Ellis Park pour raison technique : les autorités de rugby disaient que le bruit risquait de déranger la communication entre l’arbitre et les joueurs. Depuis, dans une logique toute sud-africaine, être contre le vuvuzela signifie être antifoot, donc anti-Noirs.

Ainsi, Sepp Blatter, le président de la Fifa, s’est senti obligé de défendre le vuvuzela. « La Coupe du monde sera sud-africaine jusqu’au bout. Il ne faut pas essayer d’européaniser cette coupe. » Il a fait appel à Franz Beckenbauer pour enfoncer le clou : « Les vuvuzelas font partie de la culture africaine », a assuré l’ex-international allemand.

Rien n’est moins sûr. Certains disent que le vuvuzela provient des États-Unis et a atterri dans les stades sud-africains dans les années 1980 grâce à un importateur qui n’arrivait pas à écouler son stock dans les magasins de jouets. D’autres, dont le site Web de la Fifa, prétendent que ses origines sont plus anciennes : « Il puise ses origines dans les cornes d’animaux utilisées lors de cérémonies traditionnelles », explique le musicologue Pedro Espi-Sanchis.