Probo Koala : trois ans après

Publié le 8 septembre 2009 Lecture : 1 minute.

Trois ans après le déversement, en août 2006, de 500 m3 de déchets toxiques et nauséabonds à la périphérie d’Abidjan, qui a provoqué 16 décès et des milliers d’intoxications, les victimes du Probo Koala – du nom du navire, affrété par la compagnie Trafigura, d’où furent débarquées les substances incriminées – continuent de vivre dans la psychose. Environ 3 000 tonnes de terres polluées sont encore stockées sur les sites d’Akouédo et de Djibi, et les experts craignent une nouvelle contamination. « Des produits dangereux recueillis sur les sites de pollution sont entassés dans de gros sacs, surveillés par des vigiles, sans aucune précaution élémentaire », s’inquiète un riverain. L’État ivoirien avait fait appel dans l’urgence à la société française Trédi pour la première phase des opérations de dépollution, puis à l’entreprise canadienne Biogénie pour la seconde phase, qui n’a jamais été menée à terme. Si aucune nouvelle contamination n’a été enregistrée dans les villages où sont encore stockés les déchets, les populations craignent pour leur santé. Quant aux premières vic­times de la contamination d’août 2006, elles en subissent encore les effets. « Nous continuons de souffrir, nos enfants naissent avec des malformations, nous avons des pro­blèmes respiratoires et nous contractons des maladies de peau. Nous mourons à ­petit feu, dans l’indifférence générale », explique Rachel Gogoua, responsable d’une association de victimes.

En février 2007, Trafigura avait versé 152 millions d’euros pour indemniser les victimes et financer les opérations de dépollution en échange de la libération de ses dirigeants incarcérés à Abidjan. De nombreux plaignants, qui ont refusé l’indemnisation de Trafi­gura, ont préféré entamer une procédure judiciaire en France et en Angleterre pour obtenir réparation. Ce scandale avait mis en lumière les failles de l’administration ivoirienne. De hauts responsables de l’administration impliqués directement ou indirectement dans l’affaire avaient été sanctionnés par l’ex-Premier ­ministre Charles Konan Banny, puis réhabilités trois mois plus tard par le président Laurent Gbagbo.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires