Le jour où Dadis a été écarté
« Jeune Afrique » s’est procuré une copie du document confidentiel issu des entretiens entre Sékouba Konaté et des représentants français et américain, début janvier à Rabat.
Directement à l’origine du processus électoral en cours en Guinée, les entretiens de début janvier 2010 à Rabat entre celui qui était encore le ministre de la Défense du capitaine Dadis Camara (alors hospitalisé dans la capitale marocaine) et une délégation franco-américaine ont donné lieu à un document signé jusqu’ici confidentiel, dont J.A. s’est procuré copie.
Conclue le 5 janvier entre, d’une part, le général Sékouba Konaté, et, d’autre part, le conseiller Afrique de l’Élysée, André Parant, et son alter ego au sein du département d’État américain, Johnnie Carson, le tout sous supervision marocaine, cette « Déclaration de Rabat pour promouvoir la paix et une transition démocratique en République de Guinée » comporte quatre points importants. Le général Konaté s’y engage à « prendre personnellement la responsabilité » de la transition, laquelle débouchera « dès que possible sur des élections démocratiques libres et transparentes ». Dans le but de « prévenir tout risque de violence » pendant cette période, le futur président promet d’« interdire le retour en Guinée du capitaine Moussa Dadis Camara ». Enfin, il assure qu’il facilitera les poursuites judiciaires engagées contre « toute personne coupable d’abus de pouvoir ou d’actes de violence ». En échange, Français et Américains s’engagent à accorder « pendant et après la période de transition » leur aide « technique, matérielle et financière » au processus, ainsi qu’à « mobiliser le soutien de la communauté internationale », le Maroc jouant le rôle de coordinateur.
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