Pauvreté : Rabat versus le Pnud
Un rapport de l’organisme onusien déclenche les foudres des autorités marocaines.
Le Maroc est-il plus pauvre que le Guatemala ou l’Égypte ? Oui, si l’on en croit l’indice multidimensionnel de pauvreté (IMP) de l’université d’Oxford, auquel le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) envisage de se référer à l’avenir. Contrairement à l’indice de développement humain (IDH), l’IMP intègre plus de dix critères pour mesurer la pauvreté d’un pays. Et, surprise, l’application de cet indice fait bondir le taux de pauvreté du Maroc à 28 % (soit 8,9 millions de personnes), contre 6,4 % pour l’Égypte. Pourtant, l’étude du Haut-Commissariat au plan sur le niveau de vie des ménages faisait état, en 2007, d’un taux de pauvreté de 9 %.
Pour les autorités marocaines, ces conclusions n’ont aucune valeur parce que le centre d’Oxford s’appuie sur des données datant de 2004. Or, à l’époque, l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), la politique « villes sans bidonvilles » ou le programme national d’électrification n’avaient pas encore été lancés. Dans un communiqué publié le 20 août, Rabat dénonce « le manque de rigueur et de professionnalisme de cette étude » et regrette que le Pnud « ignore les sauts qualitatifs et quantitatifs indéniables réalisés au Maroc depuis 2004 ».
Face aux critiques des pays en développement, le Pnud tente depuis quelques années d’enrichir la définition de la pauvreté. L’IMP a l’avantage de mesurer avec plus de précision les degrés de pauvreté d’une population et de déterminer ses besoins les plus urgents. Un instrument très utile pour les politiques d’aide au développement… à condition que les données soient actualisées.
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