Fela forever

À l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Fela Anikulapo Kuti, le père de l’afrobeat, les hommages se sont multipliés à travers le monde. Retour sur un phénomène qui prend de l’ampleur.

Fela Kuti en couverture de Jeune Afrique, en 1981. © Jeune Afrique.

Fela Kuti en couverture de Jeune Afrique, en 1981. © Jeune Afrique.

Publié le 26 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

Rééditions, comédie musicale, biographie et bientôt un long-métrage… Les hommages à Fela Anikulapo Kuti (1938-1997) se multiplient dans le monde à l’occasion de l’anniversaire de la naissance du chanteur et activiste politique nigérian, le 15 octobre.

À Broadway, la comédie musicale Fela !, qui a bénéficié du soutien des plus grandes stars afro-américaines comme Jay-Z et Will Smith, est à l’affiche depuis un an. « Près de 350 000 personnes ont déjà vu le show », se félicite Stephen Hendel, à l’origine du projet ainsi que de la réédition, aux États-Unis, d’un catalogue discographique chez Knitting Factory Records.

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Avant la tournée mondiale prévue pour le printemps 2011, Fela ! sera représenté au National Theatre à Londres à partir du 16 novembre. « Nous voulions raconter cette histoire au grand public, lui faire prendre conscience de ce qui se passe au Nigeria, ainsi que de la culture et du courage exceptionnels de Fela », explique Hendel.

Pour Dele Sosimi, qui assurera la direction musicale du spectacle londonien, celui que l’on surnomma le Black President fait aujourd’hui l’objet d’un « véritable engouement en Grande-Bretagne, inspirant des groupes tels que Soothsayers, Yaaba Funk, Lokkhi Terra ou le London Afrobeat Collective ». À Londres, Tony Allen, batteur historique du maître, a fêté ses 70 ans et les 50 ans de l’indépendance du Nigeria, le 6 octobre, au Barbican. Après un hommage au Jazz Café, Dele Sosimi devait de son côté rejoindre le « Fela Day » d’Afrobeat No Limit à Paris, le 16 octobre, à la Machine du Moulin Rouge, aux côtés du percussionniste Chief Udoh et du bassiste camerounais Hilaire Panda.

« Viva Africa »

Outre ses fils, Femi et Seun, et ses anciens musiciens, de plus en plus de groupes font revivre l’héritage de la star nigériane, comme les Montpelliérains Fanga, qui ont joué pour trois « Fela Days » en Espagne. Christophe Vico, de Nueva Onda, tourneur de Fanga et des Canadiens du Souljazz Orchestra, parle d’un « revival autour de musiques mêlant funk et polyrythmie africaine » et cite l’Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou ou Ebo Taylor, père de l’afro-funk ghanéen, qui côtoya Fela à Londres et fait son grand retour avec l’album Love & Death (sortie à la fin d’octobre).

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À Lagos, du 11 au 17 octobre, la famille Kuti a accueilli la traditionnelle Felabration, déclinée cette année sur le thème « Viva Africa ». Avec, sur la scène du New Africa Shrine, Femi et Seun, Keziah Jones ou la fanfare béninoise Gangbé Brass Band. C’est également dans la capitale économique nigériane que le réalisateur britannique Steve McQueen a procédé, cet été, aux premiers repérages du biopic qu’il consacrera à l’artiste disparu, avec le Nigérian Biyi Bandele pour coscénariste et Chiwetel Ejiofor dans le rôle principal.

« Les dix dernières années de sa vie, ses disques étaient pratiquement introuvables, rappelle François Bensignor, auteur de Fela Kuti, héros insoumis de l’Afrobeat, une biographie à paraître en décembre. Son œuvre a été mieux connue avec les premières rééditions, dont se sont emparés les DJ’s, américains notamment, drainant un autre public. Depuis, le mythe ne cesse de s’amplifier. » 

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